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Affichage des articles du avril, 2023

Marie Sophie Charlotte de La Tour d'Auvergne (1750) de Jean-Marc Nattier (1685-1766).

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"Ainsi rêve le jeune Allemand, et voici qu'un arc-en-ciel se lève des prairies. Plus de vent ; tout est apaisé ; quelques coins d'un bleu Nattier apparaissent dans les nuées." Colette Baudoche, Maurice Barrès, 1913 UNE IDÉE DE PEINTURE Marie Sophie Charlotte de La Tour d'Auvergne (1750) de Jean-Marc Nattier (1685-1766). Il était le fils du portraitiste et peintre de l'Académie Marc Nattier et le frère cadet de Jean-Baptiste, peintre d'histoire. Remarqué par Louis XIV, qui l'autorisa à dessiner et à faire graver l'Histoire de Marie de Médicis (1700-1710), il travailla pour Pierre le Grand en Hollande et à Paris (1717), puis fut reçu académicien en 1718 avec Persée changeant Phinée en pierre (musée de Tours).  Avec Watteau, il dessina alors les tableaux du roi et du régent pour le financier et célèbre collectionneur Pierre Crozat (1721) et collabora avec J.-B. Massé aux planches gravées d'après les décorations de la Grande Galerie de Versailles (

Portrait par Van Dyck de Saint Pierre

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"La force d'âme est comme le gardien,  le tuteur de toutes les autres vertus..."  John LOCKE UNE IDÉE DE PEINTURE  Portrait par Van Dyck de Saint Pierre, apôtre du Christ,  musée d'Anvers. Enfant prodige et prince charmant de la peinture, Van Dyck surprend, et tout à la fois ravit et agace par l'aisance de sa démarche, par la souplesse de ses facultés d'adaptation, par l'agréable variété de ses successives manières de peindre. Élégant, raffiné, tour à tour aimable et émouvant, n'est-il que le brillant « second » de Rubens ?  Tant de périodes stylistiques plus facilement tranchées et par là même plus décelables que chez les autres artistes, tant d'influences supérieurement assimilées et ressenties (Rubens, Titien et Véronèse), tant d'agilité et de facilité à se concilier les clientèles de milieux sociaux très divers rendent malaisé un jugement équitable : est-il un grand artiste un peu superficiel ou un tempérament nerveux sino

Portrait de Marie Madeleine, "La Madeleine pénitente" par Hyacinthe Rigaud (1710)

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"L'amour seul est resté, comme une grande image survit seule  au réveil dans un songe effacé"   Alphonse de LAMARTINE UNE IDÉE DE PEINTURE  Portrait de Marie Madeleine, "La Madeleine pénitente" par Hyacinthe Rigaud (1710). Ce tableau est une véritable découverte, venue étoffer de manière inespérée le corpus malheureusement trop restreint des œuvres de l’artiste appartenant au « Grand Genre ». Jusqu’à très récemment, peu d’indices avaient pu faire supposer au chercheur l’existence d’une telle toile. A la fin du 17e siècle, le portrait était encore considéré, en France en particulier, comme un genre mineur. Le classicisme imposait la peinture d’histoire et la peinture mythologique au sommet de la hiérarchie des genres. Hyacinthe Rigaud (1659-1743) fut le peintre qui donna au portrait ses lettres de noblesse, à telle enseigne qu’on l’appela le Van Dyck français.  Le succès obligea Rigaud à créer un atelier et à s’entourer de collaborateurs. Comme che

Nicolas Régnier (1591-1667), Jeune femme à sa toilette, vers 1630

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 "L'amour n'a point d'âge, il est toujours naissant. L'amour et le respect doivent être si bien proportionnés qu'il faut qu'ils se soutiennent sans que le respect étouffe l'amour."  Blaise PASCAL UNE IDÉE DE PEINTURE Nicolas Régnier (1591-1667), Jeune femme à sa toilette, vers 1630 Caravage et son influence suscitent un fort regain d’intérêt parmi les spécialistes du XVII e siècle. Divers ouvrages et manifestations – rappelons Valentin de Boulogne au Louvre en 2016 – en témoignent. L’exposition Nicolas Régnier, l’homme libre, 1588-1667, au musée d’Arts de Nantes (1er décembre 2017 - 11 mars 2018), la première de niveau international consacrée au peintre, n’a pas déparé. Rebaptisé en 2017 « musée d’Arts », le musée des Beaux-Arts de Nantes, qui conserve un remarquable ensemble d’œuvres d’artistes de la mouvance caravagesque – le Maître de l’Annonce aux bergers (influencé par José de Ribera), Virginia Vezzi, l’épouse de Vouet, l’étonnant maître anony