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Affichage des articles du septembre, 2019
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“Tous les hommes sont à la fois pécheurs et saints quand ils ne sont pas criminels et martyrs.” Guillaume APOLLINAIRE UNE IDÉE PEINTURE  Simon VOUET (1590-1649) Saint Guillaume d'Aquitaine (H. : 1,165 m. ; L. : 0,91 m.) La postérité a reconnu très tôt à Simon Vouet, le peintre parisien le plus important du règne de Louis XIII, un rôle décisif dans la renaissance que connaît la peinture française à cette époque : “Non seulement on luy est obligé”, écrit en 1685 André Félibien dans ses Entretiens sur les vies et les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes, “d'avoir fait revivre en France la bonne manière de peindre ; mais encore d'avoir fait un grand nombre d'élèves, dont plusieurs se sont rendus considérables dans la Peinture & dans les autres professions qu'ils ont embrassées dépendantes du Dessein”. Cet éloge, que l'auteur nuance ensuite par des critiques sévères concernant paradoxalement la “manière de peindre” de Vouet
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"CE N'EST PAS L'ESPRIT QUI FAIT LES OPINIONS, C'EST LE CŒUR." MONTESQUIEU  UNE IDÉE DE PEINTURE  Judith Jans Leyster (1609 - 1660)  Pour les femmes à cette époque, être peintre était inhabituel. Judith Leyster, cependant, était une artiste active à l'âge de dix-huit ans. Elle est devenue la première femme peintre ayant réussi aux Pays-Bas au plus fort de l'art hollandais, connu sous le nom de l'âge d'or hollandais. Elle a enseigné aux étudiants tout en dirigeant son propre atelier et en vendant ses œuvres. Leyster s'est spécialisé dans les scènes de genre, ainsi que dans les portraits et les natures mortes. Elle signait ses peintures avec une étoile parce que son nom de famille se traduisait par "étoile principale". Judith Leyster fut également la première femme membre de la guilde des peintres de Haarlem, dominée par les hommes. Malheureusement, après sa mort, sa réputation artistique est devenue inexi
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"Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées"  Victor HUGO UNE IDÉE DE PEINTURE :  La Mort de Socrate, 1787, Jacques Louis David,  (New York, Metropolitan Museum).  L’attitude énergique de Socrate au moment où il accepte la ciguë que lui tend le gardien de prison embarrassé exprime son indifférence à l’égard de la mort imminente. D’après Platon, il aurait peu avant, philosophé longuement sur l’immortalité de l’âme. Au pied du lit, Platon pleure ou sommeille. Le matériel d’écriture déposé à même le sol révèle son identité. L’homme que pose sa main sur la cuisse de Socrate, comme pour retenir son maître en cet ultime instant, est son disciple Criton. (À l’inverse de son attitude réservée, les autres assistants donnent libre cours à ses émotions, ce qui était selon Platon contraire aux vœux de Socrate. Cette effervescence renforce l’intensité dramatique et contraste avec l’inébranlable personnage principal.) UNE IDÉE LITTÉRAIRE  sur Victor Hugo (1802
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"L'HOMME NE CONNAIT LE VRAI BONHEUR QU'APRÈS L'AVOIR PERDU !"   - Alphonse de Lamartine - UNE IDÉE DE PEINTURE  Portrait de Robert de Cotte (1656-1735) par Hyacinthe Rigaud. Bien plus qu’Hardouin-Mansart, la réputation de Robert de Cotte sut gagner l’étranger : princes allemands et souverains d’Espagne firent appel à lui pour leurs résidences de Würzburg, de Poppelsdorf, de Schleissheim, du Buen Retiro de Madrid ou de Bonn en tant que représentant du grand goût français. UN PEU D'HISTOIRE  « Le plus habile de nos architectes » selon Mme de Maintenon, Robert de Cotte eut une carrière aussi prestigieuse qu’Hardouin-Mansart. Resté longtemps dans l’ombre de son génial beau-frère, De Cotte serait l’auteur en 1686 du Péristyle du Grand Trianon par lequel il entendait prolonger au-delà du bâtiment la perspective de l’allée centrale et de la cour. On lui attribue également dans ce palais, les cheminées surmontées de glaces qui remplacèren
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"LA MORT FUT DE TOUT TEMPS L'ASILE DE LA GLOIRE."  Alphonse de LAMARTINE UNE IDÉE DE PEINTURE  Portrait Hyacinthe Rigaud (1659-1743) Philippe V, roi d'Espagne (1683-1746) en 1701 La réputation de l’artiste atteint dès lors des sommets : il produira près de quatre cents tableaux et achèvera sa carrière comme directeur de l’Académie royale de peinture. Outre la Cour, il peint toute la haute société du temps (bourgeois, financiers, aristocrates). Sa notoriété devient aussi européenne : portraits de Philippe V d’Espagne (Versailles), du roi de Pologne Auguste III (Dresde)… UN PEU D'HISTOIRE  Le roi désirant faire réaliser le portrait de son petit-fils avant son départ pour l’Espagne, il en fait la demande à Hyacinthe Rigaud. Celui-ci exécute une première ébauche le 1er décembre 1700, lors d’une séance de pose signalée par le Mercure Galant. Le peintre inscrit ce tableau dans son Livre de Raison à l’année 1701, date sans doute de l’achèvemen
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« Ma patrie est partout où rayonne la France,  Où son génie éclate aux regards éblouis ! Chacun est du climat de son intelligence :  Je suis concitoyen de toute âme qui pense, La vérité c’est mon pays ! » Alphonse de LAMARTINE  (« Revue des Deux-Mondes », 1er juin 1841) UNE IDÉE DE PEINTURE  Portrait de Louis XIV par Hyacinthe Rigaud (1659-1743)  À partir de 1702, nombre d’artistes, peintres ou graveurs, reproduiront cette même figure et sa pose, presque à l’identique. Et l’atelier de Rigaud réalisa, jusqu’en 1715, un très grand nombre de « Louis XIV », de dimensions variées, en armure ou en manteau de sacre, en pied ou en buste, qui furent immédiatement répandus en France et dans les cours d’Europe. Ce tableau est devenu l’archétype des portraits officiels au-delà même des ruptures historiques : depuis la IIIe République, les présidents sont représentés dans une posture proche de celle du roi tel que peint par Hyacinthe Rigaud. UN PEU D'HISTOIRE 
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“Il n’est pas toujours nécessaire de faire des lois,  mais il l’est toujours de faire exécuter celles qui ont été faites”  John LOCKE  UNE IDÉE DE PEINTURE   Antoon van Dyck, Portrait des princes Charles Louis, électeur palatin et Rupert de Palatinat, 1637, huile sur toile, H. 1,32 x L. 1,52, Paris, musée du Louvre. Loin de se résumer à la commande de portraits, les relations entre Jabach et Rigaud se nourrirent d'une commune admiration pour Van Dyck... Le soutien de Monsieur, frère du roi et des Orléans, Everhard Jabach (1618-1695) figure assurément au premier rang. Voici un Allemand à la cour de Louis XIV. Jabach est issu d’une famille de marchands de Cologne : son père, Everhard II, avait créé une banque à Anvers et était lui-même collectionneur. En 1638, il quitta sa ville natale pour Paris où il s’occupa d’affaires industrielles et commerciales qui l’enrichirent. Le 17 octobre 1643, il épousa Anne Marie de Groote et reçut en 1647 pour elle et pour l