Edouard Vuillard (1868-1940) "La chapelle du château de Versailles"

 "La vérité n'accepte pas d'être arrêtée par une quelconque frontière." Jean Paul II




UNE PEINTURE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Edouard Vuillard (1868-1940) "La chapelle du château de Versailles" Entre 1917 et 1929 Toile sur papier sur toile H. 96 ; L. 66 cm Paris, musée d'Orsay Donation de Jacques Laroche, sous réserve d'usufruit, 1947

Ce tableau serein et apaisé est paradoxalement né du premier conflit mondial. En pleine tourmente, Vuillard trouve dans l'exaltation du classicisme versaillais un moyen de conjurer l'adversité des temps et de placer son propre travail dans la continuité d'une certaine sensibilité spécifiquement française. Par ce biais, l'artiste affiche également un sentiment national très affirmé, puisque Versailles avait vu en 1871 la proclamation de l'Empire allemand.  

Le sujet précis du tableau fut fourni par un concert organisé par la Société des Amis des Cathédrales auquel Vuillard assiste en juin 1917, et où furent jouées des oeuvres de Du Mont, Lalande et Rameau. C'est le souvenir de l'osmose parfaite entre ce répertoire et l'architecture que Vuillard entend louer. Pour ce faire, il ne laisse rien au hasard, dessinant sur son programme des éléments du décor architectural et sculpté visibles de la tribune, détaillant notamment le relief de Claude Poirier, La Présentation de Jésus au temple. Cette célébration n'aurait pas été complète sans une présence féminine. Elle est ici incarnée par une jeune femme vue de dos dont la spectaculaire chevelure rousse et dorée irradie le bleu de sa robe, et anime la gamme gris-mauve de l'ensemble. A l'extrême droite de la composition, l'autre bleu d'un uniforme d'infanterie, horizon celui-ci, rappelle tout le prix de cet instant harmonieux volé au fracas du monde.


UNE HISTOIRE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

L’élévation générale de la Chapelle Royale emprunte à l’architecture gothique son élévation, ses grandes verrières ou ses contreforts. Dédiée à Saint Louis, saint patron du Roi et ancêtre de la maison royale, la Chapelle, par son allure générale, fait écho à la Sainte-Chapelle de Paris qu’il avait fondée. L’élévation intérieure, dans sa distribution en deux niveaux, reprend la répartition habituelle des chapelles palatines, mais son traitement architectural, avec la puissante colonnade qui règne au premier étage, s’inspire ostensiblement de l’Antiquité.

Le plafond de la voûte, qu’Hardouin-Mansart a voulu sans aucun arc doubleau pour en faire une surface entièrement unie, est consacré à la Sainte-Trinité : au centre, Dieu le Père dans sa gloire par Antoine Coypel, dans l’abside La Résurrection par Charles de La Fosse et, au-dessus de la tribune royale, La Descente du Saint‑Esprit par Jean Jouvenet.

Le roi n’y descendait que pour les grandes fêtes religieuses où il communiait, pour les cérémonies de l’ordre du Saint-Esprit, pour les baptêmes et pour les mariages des Enfants de France qui y furent célébrés de 1710 à 1789.

Au-dessus de l’autel, autour de l’orgue de Clicquot orné d’un beau Roi David en relief et dont les claviers ont été tenus par les plus grands maîtres comme François Couperin, la musique de la Chapelle, renommée dans toute l’Europe, chantait quotidiennement des motets tout au long de l’office.


UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Cecilia Bartoli Chante le Stabat Mater de Steffani

https://youtu.be/71bEvvoFA0A




STABAT MATER 

signifie en latin « la mère se tenait debout ». 

C'est à l'origine un texte du XIIIe siècle qui évoque la scène religieuse de la crucifixion  et la douleur de la Vierge au pied de la croix. 

Cette scène tragique, la perte d'un fils, est intemporelle et profondément d'aujourd'hui, comme le rappelle l'image de cette femme algérienne éplorée par un massacre qui fit le tour du monde. 

Mainte fois représentée en peinture, elle l'a également été en musique, inspirant par sa puissance et son caractère dramatique de nombreux compositeurs, de Pergolèse jusqu'à Arvo Pärt... 


VOUS AVEZ BON GOÛT !​

Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​

CULTURE JAI 
(​L'Histoire de l'Art​ en Musique)
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LES LUMIÈRES DE VERSAILLES
​(le meilleur du Château de Versailles)​
SING SANG SUNG  (English music translated)​
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