Jean Suau - La France offrant la Liberté à l’Amérique, 1784
« Le bonheur de l'Amérique est intimement lié au bonheur du monde » Voici ce qu'inspirait à La Fayette la guerre d’Indépendance américaine
UNE IDÉE DE PEINTURE
Jean Suau - La France offrant la Liberté à l’Amérique, 1784
Jean Suau fut l'élève du peintre Pierre Rivalz, dit le « chevalier Rivalz », fils d'Antoine Rivalz. Il obtint le grand prix de l'Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse en 1784 pour une allégorie de la liberté rendue par Louis XVI aux États-Unis : La France offrant la liberté à l'Amérique.
Ses tableaux ont été admis aux diverses expositions du Capitole à Toulouse, à celles du Louvre, et bon nombre se trouve dans divers édifices religieux du département de Haute-Garonne et des départements environnants. Il a obtenu deux médailles d’argent en 1771 et 1775 et quatre médailles d’or en 1777, 1778, 1781 et 1784.
Jean Suau fut membre et professeur de l'Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse, professeur à l'École spéciale des beaux-arts de cette même ville, professeur à l’École centrale de Haute-Garonne, et, lorsque les académies furent supprimées, resta longtemps seul chargé de l’enseignement des beaux-arts à Toulouse. Il eut comme élève Jean-Auguste-Dominique Ingres, entré à l'académie de peinture de Toulouse en 1791. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 1er mai 1833.
UN PEU D'HISTOIRE
Au lendemain de la guerre de Sept Ans (1756-1763), la politique fiscale de l’Angleterre déclencha dans ses treize colonies d’Amérique une vague de protestation qui allait bientôt se transformer, devant l’intransigeance britannique, en une véritable révolution. La rupture est définitivement consommée le 4 juillet 1776, avec la Déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique, qui marque la naissance d’une nouvelle république indépendante. La France, grâce à l’intervention de Benjamin Franklin et la détermination du marquis de La Fayette, décide, en 1778, d’intervenir auprès des insurgés américains. Grâce à ce soutien et à bien d’autres facteurs, la guerre prend fin en 1783 avec le traité de Paris qui consacre la défaite anglaise et la reconnaissance officielle des États-Unis d’Amérique.
S’ensuit, tout au long du dernier tiers du XVIIIe siècle, une vague d’œuvres allégoriques qui atteste de l’intérêt de l’opinion publique française pour les événements américains. Le tableau de Jean Suau en fait partie. Mettant en scène l’aide militaire et financière française aux insurgés américains lors de la guerre d’indépendance d’Amérique (1776-1783) en utilisant un vocabulaire allégorique classique (la Liberté, la France, Hercule, le coq français, le léopard anglais…), il résume parfaitement les intérêts et mobiles qui se cachent derrière l’intervention française : revanche contre l’Angleterre, sentiment anti-anglais, aspirations à la reconquête du commerce maritime, gloire de la France dans ses alliances. Ces éléments expliquent le couronnement de l’œuvre par l’Académie royale de Toulouse.
On remarquera enfin que l’identité de la jeune République américaine est représentée par un Indien, alors que la plupart des images de l’époque préfèrent utiliser son pendant féminin, la figure de l’Indienne sauvage et indomptable. Ici, probablement afin de donner à son sujet un caractère solennel, l’artiste a choisi un Indien à la peau blanche, dont seule la coiffe indique l’identité nationale.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
La Marche des Volontaires de Lafayette
https://youtu.be/7v5kGr6A9Z4