"Pygmalion" (1797) de Louis Gauffier (1762-1801)


"Ma force à lutter s'use et se prodigue. Jusqu'à mon repos, tout est un combat"

Alfred de Musset 



UNE IDÉE DE PEINTURE 

"Pygmalion" (1797) de Louis Gauffier (1762-1801)

Louis Gauffier, né à Poitiers et dont la carrière s’est déroulée en Italie, constitue un exemple représentatif du néo-classicisme français. Son œuvre, fidèle aux préceptes des leçons du néo-classicisme portées par l’Académie, témoignera du goût prononcé du peintre pour le paysage, genre dans lequel Gauffier trouvera un épanouissement pictural au seuil de sa mort précoce.

Élève d'Hughes Taraval, il remporte le Prix de Rome de peinture d'histoire en 1784, en même temps que Jean-Germain Drouais. Gauffier arrive à Rome, en même temps que Jacques-Louis David. À l'Académie de France, il peint Jacob et Rachel en 1787, Alexandre et Efestion en 1789. En mars 1790, il épouse son élève Pauline Chatillon. Comme d'autres artistes François-Xavier Fabre, Girodet, Étienne-Barthélémy Garnier, il quitte Rome après les émeutes anti-françaises, et vient s'établir à Florence. 

En réaction contre la fantaisie du style rococo, les artistes s’inspirent à nouveau de l’Antiquité. Le néo-classicisme veut éduquer le spectateur. Il s’oppose aux peintures frivoles des scènes galantes et préfère les sujets nobles qui inspirent des valeurs morales, comme l'honneur, le courage. Le néo-classicisme est lié à un goût de l'époque pour l'archéologie. En Italie, les deux cités romaines ensevelies après l’éruption du Vésuve en 79, Herculanum et Pompéi, sont mises au jour. Leurs fouilles sont les plus importantes de ce XVIIIe siècle. Les deux cités fascinent et relancent la mode pour l'Antiquité.

Les tableaux sont composés avec un grand souci de clarté. Les personnages, représentés grandeur nature, s’étalent en frise, au premier plan, comme dans les bas-reliefs antiques. Les peintres néo-classiques préfèrent la peinture d'histoire, genre noble. Ils aiment représenter des événements de l'histoire moderne ou antique. Les héros de l’Antiquité représentent le beau idéal : un corps parfait et un esprit courage et vertueux.


UNE TOILE INSPIRÉE DU MYTHE ANTIQUE PYGMALION CETTE TENDANCE À SE CONFORMER  À L'IMAGE QUE L'AUTRE À DE NOUS.

Pygmalion était un sculpteur (ou roi) légendaire de Chypre, plus précisément d’Amathonte.

 Il était contre le mariage à cause de la mauvaise conduite des Propétides (femmes de Chypre). Il a donc décidé de rester seul toute sa vie. Mais il n’a pas tenu très longtemps. Car, un jour, il a confectionné une magnifique statue d’ivoire qui représentait une femme d’une beauté incroyable. Il l’a nommé Galatée et en est tombé follement amoureux.

Il la couvrait de baisers pleins d’amour et lui offrait beaucoup d’autres richesses, comme des bijoux ou tout simplement des fleurs. Mais alors que, sur l’île de Chypre, l’on fêtait la déesse Vénus (ou Aphrodite), Pygmalion lui porta des offrandes et fit le vœu d’avoir une épouse semblable à sa statue.

La déesse entendit sa prière et Pygmalion, étant rentré à sa demeure, embrassa son aimée qui, à sa surprise, était en train de prendre vie.

Il remercia Vénus et épousa Galatée sous le regard attentif de la déesse. De leur union, ils reçurent un fils, Paphos (ou Paphus) et aussi, d’après certaines versions, une fille nommée Matharmé.


UNE TOILE INSPIRÉE DES MÉTAMORPHOSES D'OVIDE

L'amour de Pygmalion pour sa statue représentant Galatée a une tournure inattendue: Aphrodite, déesse de l'amour, qui plane sur un nuage au centre, donne vie à la statue de Galatée, tenant un grand papillon au-dessus de la tête de la statue, symbole de l'âme. 

A Cupidon qui la suit à droite, il ne reste plus qu'à pointer son arc vers la figure en métamorphose, à décréter son amour pour Pygmalion, roi de Chypre, qui se tient à droite, regardant la statue, les mains levées avec étonnement. 


UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Rameau: Pygmalion - L'amour triomphe 

 (Cyrille Dubois, Les Talens Lyriques, Christophe Rousset)

https://youtu.be/dOAq4qPx9Ws



Cette œuvre a été créée le 27 août 1748 à l'Académie royale de musique (Opéra de Paris). Elle est généralement considérée comme le meilleur acte de ballet de Rameau (et de loin, selon Cuthbert Girdlestone). Pygmalion et la tragédie lyrique Castor et Pollux, furent les œuvres lyriques de Rameau le plus souvent représentées pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle. La première reprise moderne eut lieu en 1913 ; une autre représentation eut lieu en 1952 au château de Grammont et depuis lors, Pygmalion est régulièrement revenu dans le répertoire des compagnies lyriques.

Ballot de Sauvot s'inspira, pour son livret, d'un livret d'Antoine Houdar de la Motte (Le Triomphe des Arts) mis en musique par Michel de la Barre en 1700.

L'intrigue est directement tirée de la légende de Pygmalion telle que rapportée par Ovide dans Les Métamorphoses : celle du sculpteur (Pygmalion) qui délaisse son amante (Céphise) et tombe amoureux de son œuvre ; la statue se change en une très belle femme qui prend vie progressivement, déclare sa flamme au héros, et tout se termine — comme le veut le genre — par des danses célébrant le triomphe de l'Amour.

Pygmalion brille tout particulièrement par son ouverture, évoquant de façon très suggestive, les coups de ciseau du sculpteur façonnant la statue, ainsi que par plusieurs airs et chœurs (« L'Amour triomphe, annoncez sa victoire ... ») ou ariettes (« Règne, Amour, ... »). 


​VOUS AVEZ BON GOÛT !​
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.

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