Portrait du cardinal Guillaume Dubois, archevêque de Cambrai, Hyacinthe Rigaud.
« Dubois, gardé par Cerbère,
Dit en voyant le Régent :
- Monsieur, que venez-vous faire ?
Ce pays est sans argent. »
Sur la mort du Régent (1723)
chanson d'Émile Raunié
Dubois
meurt le 10 août 1723, le Régent le suit de peu, le 10 décembre.
Louis
XV a 13 ans et le duc de Bourbon, bête, borgne, très laid mais très
riche, va être Premier ministre pendant trois ans.
Le temps de se rendre
impopulaire au petit peuple comme aux Grands, aux commerçants comme aux
ouvriers et aux paysans. Et d’arranger le mariage du roi.
UNE IDÉE DE PEINTURE
Portrait du cardinal Guillaume Dubois,
archevêque de Cambrai, Hyacinthe Rigaud.
Hyacinthe Rigaud (1659-1743)
Portraitiste majeur du roi et de sa Cour, Rigaud fixe pour trois siècles l’image du portrait officiel des cours européennes.
Natif
de Perpignan, Rigaud arrive à Paris à 1681. Sur les conseils de Le
Brun, il se consacre au portrait, genre qu’il élève à sa plus haute
expression. Il se fait remarquer du roi et de la Cour avec le portrait
de Monsieur, frère du souverain, en 1688 puis de Philippe II d’Orléans,
l’année suivante. Louis XIV lui réclame le sien en armure, livré en
1694. Mais c’est surtout le portrait en costume de sacre, daté de 1701,
qui assure la célébrité du peintre. Véritable emblème de la monarchie
française, il fige définitivement l’image du portrait d’apparat :
colonne et paysage en arrière-plan, draperie chatoyante, pose
solennelle, couleurs intenses. Souverains français et européens ne
cesseront de se faire portraiturer ainsi jusqu’au XIXe siècle. Rigaud
renouvelle sa prestation pour Louis XV en 1730.
Surchargé
de commandes, il doit confier la réalisation de certaines parties à des
collaborateurs : Joseph Parrocel peint ainsi la bataille à
l’arrière-plan de son portrait du duc de Bourgogne (Versailles).
Certaines toiles atteignent le paroxysme de l’emphase comme le portrait
du marquis de Dangeau (Versailles).
Le
peintre sait parfois se montrer plus intimiste, tel l’étonnant double
portrait de sa mère Marie Serre (Louvre). Non moins étonnantes sont ses
études de mains et de draperies qui attestent du raffinement et du souci
du détail de l’artiste. Le goût du double portrait est à nouveau
manifeste dans la confrontation − presque provocatrice − des deux grands
rivaux que furent Le Brun et Mignard, représentés sur la même toile
(Louvre).
Rigaud sut
aussi manifester son talent dans quelques tableaux religieux.
Quoiqu’influencé par van Dyck et Champaigne, Rigaud a joué un rôle
capital dans l’art du portrait français et européen.
UN PEU D'HISTOIRE MODERNE
Guillaume Dubois (1656-1723)
Fils
d'un modeste apothicaire de Brive, repéré pour son intelligence et son
adresse, Guillaume Dubois est chargé de l'éducation du duc Philippe de
Chartres, neveu de Louis XIV.
Il obtient de marier son élève à Mlle de Bois, fille légitimée du roi et de Mme de Montespan.
Philippe,
devenu duc d'Orléans à la mort de son père puis Régent, le 2 septembre
1715, garde Dubois à ses côtés comme conseiller.
Le
précepteur entre au Conseil d'État. Il négocie le 4 janvier 1717 le
traité de La Haye avec l'Angleterre et les Provinces-Unies, contre
l'Espagne.
Ce succès lui
vaut d'être nommé ministre des Affaires étrangères. Il déjoue la
conspiration de Cellamare, l'ambassadeur espagnol qui projetait de
transférer la régence au roi d'Espagne !
Là-dessus,
pétri d'ambition, celui que l'on surnomme « l'abbé Friponneau » en
raison de sa liaison avec Mme de Tencin, obtient l'archevêché de
Cambrai, illustré par Fénelon, mort un peu plus tôt.
Il
y a juste un détail gênant : Dubois, simple abbé, n'est pas prêtre !
Qu'à cela ne tienne. Mgr Tressan, évêque de Nantes, accepte de lui
conférer en une seule messe tous les ordres, le sous-diaconat, le
diaconat et la prêtrise !
Si
bien que le 9 juin 1720, Dubois est sacré archevêque. « Ce sacre va
permettre à l'abbé de faire sa première communion », commente le duc de
Mazarin.
Cela ne
suffisant pas à sa gloire, il exige la barrette de cardinal et l'obtient
l'année suivante sans avoir jamais su célébrer une messe.
En
1722, enfin, Guillaume Dubois est nommé par le Régent Principal
ministre, une fonction qui n'avait plus été portée depuis la mort de
Mazarin, six décennies plus tôt.
Il
est aussi élu à l'Académie française et à la présidence de l'Assemblée
du clergé. Il décède le 10 août 1723, quelques semaines avant le Régent.
Son ambition et ses mœurs légères auront réussi à occulter ses mérites de diplomate et homme d'État.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Le Coucher du Roi - Musiques Baroques à Versailles -
ARTE Concert
Louis
XIV était un Roi de Musique : l'ensemble des œuvres composées pour sa
vie "officielle" le démontre assez, avec les Tragédies Lyriques de
Lully, les Carrousels et les Fanfares de plein air, les Symphonies pour
les Soupers du Roi de Lalande, les Grands Motets à la Chapelle Royale...
Mais qui connaît la musique intime du Roi Soleil ?
Le
soir venu, l'appartement privé a ses propres compositions, jouées par
les meilleurs instrumentistes de la cour. Le clavecin, la viole de gambe
et le luth prennent le pas sur tambours et trompettes ; les plus
magnifiques chanteurs se tiennent à quelques mètres du souverain, jusque
dans sa chambre, pour lui donner encore un peu de beauté musicale qui
nourriront ses songes royaux... Nous serions vers 1705, Lalande en tant
que surintendant de la musique aurait réuni quelques musiciens "demandés
par le Roi" : Marin Marais, Robert de Visée, Michel de la Barre,
Antoine Forqueray, pour venir après le Grand Coucher, présenter à Louis
un dernier instant de musique, informel et intime.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
CULTURE JAI (L'Histoire de l'Art en Musique)
LES LUMIÈRES DE VERSAILLES
(le meilleur du Château de Versailles)
SING SANG SUNG (English music translated)
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