George, prince de Galles par le peintre Ramsay
«Il n'y a pas vraiment de travail ou de rôle établi. Vous devez faire dans une certaine mesure, ce que vous pensez qui convient. Ce serait assez facile de ne rien faire. L'important est de servir ce pays et son peuple.» Charles, Prince de Galles (1985)
UNE IDÉE DE PEINTURE
George, prince de Galles, a épousé la duchesse Sophia Charlotte de Mecklembourg-Sterlitz en septembre 1761. Deux semaines plus tard - le 22 septembre - ils ont été couronnés à l'abbaye de Westminster et leurs portraits de couronnement ont été commandés à Allan Ramsay, qui a récemment succédé à John Shackleton comme principe. Peintre ordinaire.
Il était typique de l'époque de produire des copies de portraits. Un véritable record est atteint pour les romans royaux : l'atelier de Ramsay réalise 153 exemplaires, dont 23 du seul Giorgio. La version conservée dans la Collection Royale est probablement dédicacée par le maître. La pose élégante souligne à la fois la dignité et la réticence du jeune souverain.
La dette de Ramsay envers l'art français contemporain est évidente, en particulier envers Jean-Marc Nattier et Louis-Michel van Loo. Dans le portrait de Ramsay, le visage de George III est défini avec confiance, en utilisant une peinture de fond grise, la chair est animée par de petites touches de vermillon, et l'épaisseur et la texture des robes sont brillamment soulignées, y compris la lumière réfléchie sur l'hermine.
Cette combinaison réussie de grâce et de majesté était très appréciée à la cour, à tel point qu'elle fut suivie par d'autres commandes de la famille royale. La force de la position de Ramsay à la cour est illustrée par le refus de George III de poser devant le jeune rival de Ramsay, Reynolds, à la suggestion de Lord Eglinton.
Refus réitéré par le souverain avec la mention suivante : « M. Ramsay est mon peintre, mon seigneur ». Collection Royale, Palais de Buckingham, Londres.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Nicola Porpora (1686-1768)- "Alto Giove"
écrit pour la voix de Carlo Broschi (Farinelli)
https://youtu.be/h7absNxB8Gw
Nicola Porpora fut un fécond compositeur pour la scène (opéras et oratorios), mais ces revers dans ce domaine l'obligèrent à devenir professeur de chant, mais pas n'importe lequel : celui des plus grands castrats italiens au 18e siècle.
Pour éclore les talents de ses jeunes protégés (dont un certain Farinelli), Porpora appliquait une méthode de chant rigoureuse et intensive, à base de pratiques quotidiennes épuisantes répétées et d'exercice d'effets "pyrotechniques" (trilles, roulades, vocalises types). Certains de ses opéras comme Siface, témoignent du niveau de maîtrise surhumaine qu'il pouvait provoquer chez ses élèves à l'époque. Sa célébrité en tant que professeur racheta en partie ses échecs de compositeurs.
En 1733, sa candidature à un poste à la chapelle de Saint-Marc de Venise échoue, il s'installe alors à Londres, y fonde, un théâtre, The Opera of the Nobility (le théâtre des aristocrates). Il travaille pour le Prince de Galles tandis que Handel travaille pour le roi George d'Angleterre.
Les plus célèbre castrats s'y produisent, faisant une sérieuse cocurrence aux entreprises de Handel. Il y crée en 1733, Arianna in Nasso, en 1734, Enea nel Lazio, Davide e Bersebea (oratorio), en 1735, Podifemo et I figenia in Aulide, en 1736, Mitridate et Festa d'Imenio (serenata), qui n'est pas un succès.