Lady Worsley, de Sir Joshua Reynolds (1723–1792)


« Les peintres vénitiens donnent plus d'un quart du tableau à la lumière... un autre quart au plus fortes ombres possibles et le reste aux demi-teintes, tandis que dans les ouvrages de Rembrandt par exemple, la masse des bruns est huit fois plus importante que la masse de clairs. »

Sir Joshua Reynolds (1723–1792)




UNE IDÉE DE PEINTURE 

Lady Worsley, de Sir Joshua Reynolds (1723–1792) est l'un des grands portraitistes de son époque. Son oeuvre marque la démocratisation de l'art dans la petite aristocratie et la grande bourgeoisie anglaise. Il fut le premier président de la Royal Academy.

En moins d'une dizaine d'années, Reynolds forge son style, s'émancipant de Hudson, s'amourachant des artistes italiens du siècle passé tels Le Guerchin. Il connaît un premier succès public avec le portrait d'un officier de marine habillé d'une grosse fourrure, L' Honorable capitaine John Hamilton (1746, The Abercorn Heirlooms Trust). L'idée de faire le Grand Tour germa sans doute grâce à une rencontre déterminante, un autre officier de la Royal Navy, le Commodore Augustus Keppel.

En septembre-octobre 1768, il visite pour la deuxième fois Paris et rend visite à François Boucher en compagnie de William Burke, frère d'Edmund, son protecteur ; il visite le château de Versailles puis la manufacture des Gobelins et de Sèvres.

En août-septembre 1771, il effectue son dernier voyage à Paris, en relation avec l'exposition de la collection Crozat ; les tableaux, négociés par Grimm et Diderot, iront en définitive en Russie, mais de cette époque date sans doute l'intérêt de Catherine II pour Reynolds, grâce à l'amitié d'Étienne Maurice Falconet qu'il a rencontré quelques années plus tôt (il avait pris son fils, Pierre-Étienne, en apprentissage). Il visite le Salon parisien.



UN PEU DE LITTÉRATURE


Pour apprécier la place de Reynolds dans la peinture européenne, il convient de se rappeler la situation marginale de la Grande-Bretagne par rapport aux grands courants artistiques du continent. Lorsque le peintre commence sa carrière, son pays vient de connaître une sorte de révolution culturelle avec la découverte tardive de l'art italien sous toutes ses formes (musique, architecture, peinture) par les élites sociales qui ont pris l'habitude du « grand tour » d'Europe à des fins éducatives. Malgré cela, l'art du portrait était demeuré une activité routinière et stéréotypée (exception faite de Hogarth). Reynolds a le mérite de l'avoir sorti de l'ornière, et, même si de nos jours on peut être agacé par l'élégance complaisante de certaines toiles, il faut apprécier à quel point en leur temps elles ont représenté une innovation radicale, servie par une verve et une aisance exceptionnelles.

L'aristocratie forma une partie importante de la clientèle du peintre. Il choisit d'accentuer délibérément le côté théâtral des poses et des costumes d'apparat hérités de la manière de Van Dyck. Lord Bellomont (1773, National Gallery of Ireland, Dublin), en grand uniforme de chevalier de l'ordre du Bain, apparaît comme un bellâtre d'opérette (ce qu'il était dans l'existence). Quant aux femmes, les ladies étaient souvent habillées par Reynolds dans des vêtements flottants, vaguement inspirés de l'Antiquité. S'agissait-il pour lui de mettre en valeur quelque éternel féminin ? S'agissait-il de conférer au portrait le « grand style » michelangelesque recommandé dans les Discours ? À vrai dire, la référence à l'héritage plastique de l'Antiquité et de la Renaissance est toujours ambiguë chez Reynolds ; elle est à la fois hommage sincère et clin d'œil amusé au public cultivé. Il s'agit surtout de tendre à une élite sociale un miroir où elle puisse se voir (déguisement compris) en héritière de la Rome antique.

Lorsqu'il peint des officiers de marine ou des militaires, Reynolds utilise un style tout différent. Ce n'est plus une culture qui est signalée, mais un caractère qui est défini. Engagée dans des guerres continentales et coloniales, la Grande-Bretagne est fière de ses héros. Reynolds excelle à les mettre en scène de manière flatteuse et expressive. Ses arrière-plans sont mouvementés, en style « sublime », avec canonnades, naufrages, tempêtes.

Dans la première toile qui le rendit célèbre, on voit le Commodore Keppel, rescapé d'un naufrage et pointant un index impérieux qui manifeste son sang-froid et sa résolution. Il ne faut pas chercher de réalisme dans cette scène, mais l'apprécier comme une théâtralisation du caractère.

Le Colonel Tarleton (1782, National Gallery, Londres) est montré comme un jeune dandy héroïque restant imperturbable dans la fièvre du combat symbolisée par le rouge des drapeaux, les volutes de fumée et l'œil exorbité du cheval. Par-delà l'expression de la ressemblance du modèle, Reynolds cherchait à traduire l'identité psychologique et sociale du personnage.



UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX 
Purcell - «The Old Bachelor» (« le vieux célibataire ») Z.607

https://youtu.be/biIBcqaezw0




Henry Purcell Compositeur anglais (1659 –1695)

Henry Purcell est un compositeur anglais du 17ème siècle qui dans son oeuvre associe la tradition anglaise et les avancées novatrices françaises et italiennes. Musicien complet, sa production variée et abondante (environ 800 œuvres) aborde tous les genres.

Issu d’une famille de musiciens professionnels, Purcell suit naturellement la formation qui lui ouvre les portes de musicien officiel du roi. Enfant, il rentre dans le chœur de la Chapelle royale,  puis lors de sa mue, il devient conservateur des instruments. Doté d’un talent précoce en écriture, il devient très vite compositeur ordinaire pour les violons. Enfin le poste d’organiste de la chapelle de l’Abbaye de Westminster  lui sera confié jusqu’à sa mort.

Il assimile très vite le patrimoine traditionnel de la musique anglaise de l’âge d’or (Byrd, Gibbons)  et les grands courants novateurs tant français (Lully) qu’italien (Corelli ), qu’il transcende. Sa technique et son intérêt pour la composition pure en font un virtuose de l’écriture, il joue de son art avec complexité et subtilité. L’un des premiers maîtres de la modulation, il s’amuse avec les modes mineur et majeur, avec la basse obstinée nouvellement apparue, les dissonances sans résolution, inspiré par une ligne mélodique inventive, personnelle, émouvante et aussi surprenante.

 Dans le domaine vocal, Purcell possède le génie de la langue anglaise. Ses anthems sont marqués par la tradition élisabéthaine et jacobéenne. Son génie lyrique triomphe dans la musique de scène, masques, opéras et semi-opéras.



VOUS AVEZ BON GOÛT !​

Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​

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