Portrait de Charles de France (1686-1714), Duc de Berry, peint par Joseph Vivien.
La nature gaie et généreuse, de Charles de France, Duc de Berry, lui valut d'être surnommé « Berry-Bon Cœur » par la duchesse d'Orléans, « la Palatine ».
UNE IDÉE DE PEINTURE
Portrait de Charles de France (1686-1714), Duc de Berry, peint par Joseph Vivien.
Vivien part en 1677 pour Paris et se forme à l’Académie royale de peinture et de sculpture dans l’atelier de François Bonnemer. Il reçoit aussi des conseils de Le Brun1. Il acquiert bientôt une grande réputation pour ses portraits et donne au pastel une force de ton et des effets que n’avait pas connus jusqu’alors ce genre de peinture.
Reçu à l’Académie royale de peinture en 1701 en tant que « peintre en pastel », il en est nommé conseiller quelque temps après et reçoit un logement aux Gobelins, avant de devenir premier peintre des électeurs de Bavière et de Cologne.
Joseph Vivien reste longtemps au service de l’électeur Maximilien-Emmanuel de Bavière, qui le considère beaucoup et l’a nommé son premier peintre. L’année de sa mort, il commence un grand tableau à l’huile représentant toute la famille électorale, qu’il veut porter lui-même à l’électeur de Bavière. Il se rend d’abord à Bonn, auprès de l’électeur de Cologne, mais son grand âge ne lui permet pas de supporter les fatigues du voyage et il meurt à Bonn, à la cour de l’électeur de Cologne.
UN PEU D'HISTOIRE DE FRANCE
Troisième petit-fils du roi Louis XIV, le prince Charles est le fils du dauphin Louis et de Marie-Anne de Bavière.
Né au château de Versailles le 31 août 1686, il est ondoyé peu après sa naissance dans la chambre de sa mère par le premier aumônier du roi, Pierre du Cambout de Coislin, évêque d'Orléans. Son grand-père lui octroie le titre de duc de Berry.
Le 18 janvier 1687, le même jour que ses deux frères Louis et Philippe, Charles est baptisé par Pierre du Cambout de Coislin dans la chapelle royale de Versailles, en présence de François Hébert, curé de l'église Notre-Dame de Versailles. Son parrain est « le duc de Chartres » Philippe d'Orléans, le futur Régent, et sa marraine est « Mademoiselle d'Orléans », Anne-Marie-Louise d'Orléans.
Cadet d'une maison royale, il a peu de chance de porter la couronne et se fait remarquer par sa joie de vivre et son affabilité. Sa grand-tante Élisabeth-Charlotte, la duchesse d'Orléans, le surnomme « Berry bon cœur ». Si son frère aîné, le duc de Bourgogne, est appelé à devenir roi de France, le second, Philippe, duc d'Anjou, est choisi comme successeur par le roi Charles II d'Espagne.
Le roi transforme le départ du duc d'Anjou pour l'Espagne en voyage pédagogique ce qui permet aux trois frères de découvrir le royaume. La guerre de Succession d'Espagne éclate peu après. En 1711, l'Europe, épuisée par douze années de guerre, ouvre des pourparlers de paix.
Victime d'un accident de chasse en forêt de Marly, le duc de Berry meurt à 27 ans le 4 mai 1714 en réclamant la grâce pour celui qui l'a blessé. Il n'a joué aucun rôle politique conformément à sa place dans la ligne de succession.
Son corps est porté le même jour au palais des Tuileries à Paris et il est inhumé le 16 juillet 1714 en la basilique Saint-Denis.
La duchesse de Berry, qui se trouvait en état de grossesse avancée lors de la mort de son époux, accouche le 16 juin d'une fille qui est baptisée comme elle Marie Louise Élisabeth avant de mourir le lendemain.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Jean Baptiste Lully Jubilate Deo
Tout son génie repose sur la fusion des traditions musicales italienne et française.
Lully (1632-1687) consacre la première partie de sa carrière à la musique de ballet. Aux formes musicales françaises, il apporte une précision et une clarté de structure et d’écriture plus grande. Il simplifie l’art vocal et retient de la tradition italienne le « recitativo » qu’il adapte, dès ses premières compositions, dans le cadre de l’air à la française. Suite au décès du Cardinal Mazarin, la prise du pouvoir par Louis XIV sera décisive pour la carrière du compositeur.