Jeanne du Barry (1743 - 1793)
« Encore un moment, monsieur le bourreau »
Jeanne du Barry (1743-1793)
UNE IDÉE DE PEINTURE
Portrait de Madame du Barry par Élisabeth Vigée Le Brun, 1782, Corcoran Gallery of Art (Washington).
Fille de Louis Vigée, pastelliste, membre de l’Académie de Saint-Luc, et de Jeanne Maissin, d’origine paysanne, Élisabeth Louise Vigée entre, à l’âge de six ans, comme pensionnaire à l’école du couvent de la Trinité, dans le faubourg Saint-Antoine. Dès son plus jeune âge, elle dessine partout, sur ses cahiers, sur les murs de son école.
De manière prophétique, son père, à qui elle était très attachée, lui dit : « Tu seras peintre, mon enfant, ou jamais il n’en sera ». Il a eu le temps de reconnaître ses dons et de lui enseigner le maniement des instruments de l’art, surtout les secrets de la peinture au pastel, avant de disparaître alors qu’Élisabeth n’a que douze ans.
La jeune fille a, tout naturellement, ses proches pour premiers modèles, notamment le marchand de tableaux Jean-Baptiste Pierre Le Brun qu’elle épouse en 1776.
Après quelques années de formation dans les ateliers de Blaise Bocquet, Pierre Davesne et Gabriel Briard, Élisabeth Louise Vigée Le Brun acquit ainsi peu à peu une technique très sophistiquée et personnelle qui lui permet de se mesurer aux portraitistes les plus habiles de son temps.
À cette maîtrise s'ajoutent la renommée de son frère poète, les conseils avisés de son mari et un réseau de relations influentes qui lui assurent rapidement une clientèle choisie et une célébrité grandissante. Membre de l’Académie de Saint-Luc à partir de 1774, l’artiste devient quatre ans plus tard le peintre officiel de la reine Marie-Antoinette, qui deviendra sa protectrice et sa confidente.
En 1783, grâce à l’intervention de la souveraine, Mme Vigée Le Brun est reçue à l’Académie royale de peinture et de sculpture avec, pour morceau de réception, un tableau à sujet allégorique : La Paix ramenant l’Abondance. Le directeur de l’institution, Jean-Baptiste Marie Pierre, s’était fortement opposé à la candidature de la nouvelle venue.
Selon les règles en vigueur, la profession commerçante de son époux n’aurait pas dû lui permettre de prendre place parmi l’assemblée, une femme n’ayant pas de statut social autre que celui de son époux. En obtenant cet honneur, la portraitiste accède à la consécration.
UN PEU D'HISTOIRE MODERNE
Née à Vaucouleurs (Lorraine) des amours d'une couturière, Anne Bécu, et d'un jeune moine déluré, Jeanne reçoit une éducation soignée chez les sœurs, à Paris, avant de devenir modiste. Les débouchés de la profession lui paraissant limités, elle pratique par ailleurs la galanterie...
Repérée par le comte Jean du Barry, libertin notoire, elle devient sa maîtresse. Le comte spécule sur ses charmes et la présente à différents personnages de la Cour, dont l'influent duc de Richelieu et Lebel, valet de chambre du roi Louis XV.
En 1768, Lebel la présente à son maître qui, à 58 ans, souffre d'une impopularité croissante et ne se remet pas de la disparition de sa confidente, la marquise de Pompadour.
Séduit par la beauté, la vivacité d'esprit et la joie de vivre de la jeune femme, alors âgée de 25 ans, le roi l'élève au rang de maîtresse officielle. La nouvelle favorite épouse pour la bienséance le comte Guillaume du Barry, frère du précédent. Ses faveurs suscitent jalousies, libelles et haines féroces dans le milieu aristocratique de Versailles.
En décembre 1770, le roi se sépare de son Premier ministre le duc de Choiseul, ancien protégé de la Pompadour, qui multiplie les libelles contre la comtesse du Barry.
À sa place accèdent à la tête du gouvernement le duc d'Aiguillon, ministre des Affaires étrangères et de la Guerre, l'abbé Terray, contrôleur général des finances et le chancelier Maupeou. Ce « triumvirat » va ouvrir la voie à des réformes vigoureuses et pleines de bon sens, sans craindre d'affronter l'impopularité
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Mozart: K. 580, "Schon lacht der holde Frühling"
(Le beau printemps rit déjà)
https://youtu.be/jTqYwr1B_C8
Wolfgang Amadeus Mozart, compositeur autrichien, figure majeure du classicisme (Salzbourg, 1756 – Vienne, 1791)
Mozart se retrouve très vite sollicité par la noblesse qui ne tarit plus d’éloges à son sujet ; il compose ses premières grandes œuvres, opéra bouffe, messe, quatuor, concerto, symphonie, en tout plus de six cents pièces en trente-cinq ans.
Son succès lui permet de dépasser peu à peu les normes formelles de son temps et de s’affranchir des contraintes sociales pesant sur le statut du compositeur : malgré de nombreuses dettes, il trouve une certaine indépendance à Vienne où il s’établit à partir de 1781.
Neuf ans plus tard, il meurt prématurément en raison de fréquentes maladies et l’épuisement du à un rythme de travail effréné.