Saint François Xavier agonisant par Le Bernin (1682)

« Le Bernin, ah ! le délicieux Bernin […]. Il est puissant et exquis, une verve toujours prête, une ingéniosité sans cesse en éveil, une fécondité pleine de grâce et de magnificence ! … » Émile Zola




QUELQUES MOTS SUR LE BERNIN

Dès l’enfance, fils de sculpteur, Gian Lorenzo Bernini montre des dispositions exceptionnelles pour le dessin. À l’âge de huit ans, il aurait réalisé ses premières œuvres taillées dans le marbre. Installé à Rome avec son père, le jeune prodige aurait été encouragé par le pape en personne. D’ailleurs, la formation du jeune garçon est confiée aux soins du cardinal Barberini, au Vatican, le mettant en présence des collections fabuleuses de la papauté qu’il copie assidûment.Le Bernin obtient très jeune des commandes de prestige. S’il livre des bustes et des figures religieuses, son goût le porte davantage vers l’illustration de la mythologie. 

À 18 ans, il achève notamment les sculptures Priape et Flore. Présentées à la Villa Borghèse, ses œuvres connaissent un immense succès. Son talent se distingue par sa capacité à retenir dans le marbre l’évanescence d’un instant, d’un souffle, tandis que ses tailles sont d’une grande finesse d’exécution. Très attentif à la qualité des matériaux, l’artiste ne choisissait que les meilleurs marbres, quel qu’en soit le prix.Le nouveau pape Grégoire XV prend Le Bernin sous sa protection et le fait chevalier de l’ordre du Christ. Urbain VIII, par la suite, lui voue une pareille admiration et l’inclut parmi ses proches. Il confie au sculpteur de grands projets, le chargeant notamment d’élever un immense baldaquin sous la coupole de Saint-Pierre de Rome. Ce sera l’un de ses chefs-d’œuvre ! 

Parallèlement, l’artiste continue à sculpter des groupes ambitieux comme des tombeaux… Accumulant les ouvrages, il tombe malade. En pleine convalescence, cet infatigable travailleur se repose en écrivant des pièces de théâtre !La notoriété du Bernin s’étend hors d’Italie,  au point que les plus grandes cours d’Europe réclament son talent. Ainsi, en 1640, il œuvre pour le cardinal de Richelieu puis pour Louis XIV, dès 1655. 

À Rome, Le Bernin continue ses grands travaux d’architecture, achevant notamment la façade du Palais Barberini et différentes remarquables fontaines baroques telles la Fontaine du Triton (1624–1643).Malgré la succession des papes,  Le Bernin demeure toujours au sommet, dépassant tous ses contemporains. Innocent X lui confie notamment la colonnade de la place Saint-Pierre et l’escalier royal du Vatican. Le Tombeau d’Alexandre VII est l’un de ses derniers grands ouvrages. 

Auréolé de gloire, Le Bernin meurt à l’âge de 82 ans et se voit accorder le privilège d’être inhumé en l’église Sainte-Marie-Majeure.Figure éminente du mouvement baroque qui s’épanouit au XVIIe siècle,  son art se caractérise par la quête du mouvement, les effets de torsion, la dramaturgie des expressions, la polychromie des matériaux. Le sculpteur est également à la recherche d’effets illusionnistes, de théâtralité, de grandiose.


UN PEU D'HISTOIRE DE L'ART

Également connue sous le nom de Sant'Andrea al Noviciate, la petite église de Sant'Andrea al Quirinale est située à Rome juste en face du bâtiment qui abrite le président de la République. Il a été commandé à Gian Lorenzo Bernini par le cardinal Camillo Pamphilij - neveu d'Innocent L'église a été construite entre 1658 et 1678 sur le même emplacement que Sant'Andrea a Montecavallo, autrefois de l'ordre des Jésuites, auquel elle appartient encore aujourd'hui. 

À l'intérieur, dans certaines chapelles latérales, se trouvent d'importantes peintures de Giovan Battista Gaulli, dit Baciccio, peintre reconnu de l'époque, très proche du Bernin. Dans la première chapelle de droite, dédiée au jésuite François Xavier - célébré le 3 décembre, premier à rejoindre Ignace de Loyola, fondateur de l'ordre - se trouve le retable avec la Mort du saint. 

Clairement inspiré de la figure de la sculpture du Bernin de la Bienheureuse Ludovica Albertoni, en représentant le moment du passage de la vie à la mort, le retable - peint en 1676 - transpose fidèlement l'histoire rapportée par Daniello Bartoli dans l'Histoire de la Compagnie de Jésus. 

Le tableau représente saint François Xavier au premier plan avec le crucifix serré contre sa poitrine, entouré d'anges et d'angelots qui sont témoins de son agonie. Il existe également une esquisse du tableau, conservée aux Musées du Vatican, qui présente quelques variations par rapport à la composition finale. Une autre version du même sujet - arrivée à Ascoli en 1682, aujourd'hui dans l'église de Sant'Agostino - fut commandée par le jésuite P. Baldeggiani.


UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Cantate “Christ lag in Todesband” BWV 4 (JS Bach)

« Le Christ gisait dans les liens de la mort »

Les Arts Florissants

Direction musicale : Paul Agnew

https://youtu.be/psOoNy5sfYY




Le texte de la cantate suit stricto sensu le poème du cantique que Martin Luther a adapté du Victimæ paschali laudes, poème du xie siècle attribué au chapelain Wipo de Bourgogne.

Dans cette œuvre de jeunesse qui est une des toutes premières (mais célèbre) cantates qu'il ait composées, Bach a utilisé dans les sept différents mouvements pour voix les paroles inchangées des sept strophes du choral et utilisa, tout au long de la pièce, son air (son motif mélodique d'origine) comme cantus firmus (littéralement « chant ferme », comme une colonne vertébrale autour de laquelle tout s'ordonne).

Bach composa tôt cette cantate chorale, entre 1707 et 1708. Il s'agit peut-être d'une pièce de démonstration - elle se déroula le dimanche de Pâques 1707, le 24 avril - pour obtenir le poste d'organiste à Mühlhausen auquel il sera nommé le 29 juin 1707. Si tel n'est pas le cas, cette cantate est alors jouée pour le dimanche de Paques 1708, le 8 avril. Pour cette destination liturgique, deux autres cantates ont franchi le seuil de la postérité : les BWV 31 et 249 (Oratorio de Pâques). Il était encore dans sa vingtaine, amoureux de sa cousine Maria Barbara Bach qu'il épousera en octobre 1707, sept ans avant la série des cantates de Weimar commencée en 1714 avec Himmelskönig, sei willkommen, (BWV 182), et quinze ans avant qu'il ne commence un cycle annuel de cantates à Leipzig au milieu de l'année 1724. Comme seules des copies de la période de Leipzig ont été préservées, la date de la première représentation nous est inconnue. La cantate montre des ressemblances avec une composition de Johann Pachelbel fondée sur le même choral.

Les lectures prescrites du jour étaient 1 Cor. 5:6–8, et Marc 16:1–8, la résurrection de Jésus. Le choral de Luther est un important cantique de Pâques dans le luthéranisme allemand, similaire à Gelobet seist du, Jesu Christ pour Noël. Il souligne la lutte entre la vie et la mort. La troisième strophe se rapporte à la « piqûre de la mort » telle que mentionnée dans le 15e verset de la première épître aux Corinthiens. La cinquième strophe se réfère à « Osterlamm » (l'Agneau Pascal). La strophe finale rappelle la tradition de la cuisson et du repas du pain pascal.

À la différence des cantates chorales de Leipzig, le texte du choral demeure inchangé. Introduites par une sinfonia instrumentale, les sept strophes sont disposées en sept mouvements.


VOUS AVEZ BON GOÛT !​ 

Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​


CULTURE JAI 

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LES LUMIÈRES DE VERSAILLES

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SING SANG SUNG  

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