Un portrait allégorique attribué à François de Troy

  "L'amour courtois avait pour objet un être humain; mais il n'est pas une convoitise. Il n'est qu'une attente dirigée vers l'être aimé et qui en appelle le consentement." Simone WEIL




UNE IDÉE DE PEINTURE

Un portrait allégorique attribué à François de Troy 

Portraitiste des enfants de Louis XIV et de Madame de Montespan, François de Troy est l'un des peintres les plus prisés de la noblesse de la fin du XVIIe siècle.

François de Troy, issu d’une famille d’artistes toulousains, se fait très tôt remarquer avec la réalisation d’armoiries pour l’entrée solennelle du Prince de Conti à Toulouse en 1662. On le retrouve ensuite à Paris où il poursuit sa formation dans l’atelier de Nicolas Loir, puis de Jean I Cotelle, dont il épouse la fille en 1668. D’abord peintre d’Histoire il est agréé à l’Académie en 1671 puis reçu en 1674 avec « Mercure et Argus ». 

Par sa fréquentation de l’atelier de Claude Lefebvre, il s’oriente vers l’art du portrait dont il sera l’un des plus grands représentants de la fin du règne de Louis XIV et de la Régence. On pense que grâce à ses liens d’amitié avec Charles Le Brun, premier peintre du Roi, il fut mis en contact avec Madame de Montespan, qui en fera l’un de ses artistes attitrés. 

L’entregent de l’impétueuse favorite lui permettra d’entrer en contact avec la famille royale et de tout ce qui compte à la cour et à Paris. Il sera aussi le portraitiste de la famille royale d’Angleterre, exilée en France au château de Saint-Germain-en-Laye à partir de 1689. Fin courtisan, François de Troy s’attacha ensuite au duc du Maine, bâtard chéri de Louis XIV et à son influente épouse, fille du prince de Condé. 

Adjoint à professeur en 1692, il est nommé professeur à l’Académie l’année suivante. Il en sera directeur de 1708 à 1711. Il sera aussi plusieurs fois sollicité par les échevins parisiens pour des commandes religieuses. Son fils Jean-François (1679 – 1752) collabora avec lui à la fin de sa carrière avant de relever le flambeau et de perpétuer la gloire familiale.


UN PEU D'HISTOIRE

L'identité de la femme représentée dans ce tableau n'est pas connue mais son habit richement paré suggère son appartenance à la noblesse. Nous sommes face à un portrait allégorique ; la modèle apparaît représentée avec les attributs de la déesse romaine de la chasse : Diane. 

Un croissant de lune orne sa coiffure et une peau animale, dénotant avec son costume de cour, est attachée à son corsage. Retenant son animal du bout des doigts, elle désigne de l'autre main un cerf pourchassé par une meute de chiens.

La scène fait probablement référence à l'épisode d'Actéon, chasseur ayant surpris la déesse vierge au bain et transformé en cerf par vengeance. Doit-on y lire métaphoriquement un avertissement aux hommes qui voudraient approcher la portraiturée ou qui seraient trop insistants ?


UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Guillaume de Machaut "Douce Dame Jolie"

https://youtu.be/tJS-HZWB3wE



L'œuvre lyrique de Guillaume de Machaut comprend près de 400 poèmes, dont 248 ballades, 76 rondeaux, 39 virelais, 80 lais, 10 complaintes et 7 chants royaux : avec une telle production, Machaut a eu une grande importance dans la codification et le perfectionnement de ces formes fixes. Une grande partie de sa production lyrique est insérée dans ses poèmes narratifs, ou dits, tels que Le Remède de Fortune et Le Voir Dit.

Nombre de ces poèmes n'ont pas été mis en musique. Dans plusieurs de ses manuscrits la musique n'a pas été recopiée. L'écriture du poème précédait toujours la composition de la musique. En effet, la musique occidentale était née à l'église, du chant grégorien puis de la polyphonie, qui s'était initialement développée autour de cet axe (la voix appelée teneur grégorienne, celle qui « tient » le chant). Cet art du « verbe » chanté avait eu d'abord pour objectif (chose fondamentale) de mettre en forme et donc de faire entendre ce que le christianisme considère comme la parole divine. Au xive siècle, la musique purement instrumentale, qui bien sûr existait, était encore loin d'avoir pris son autonomie. Longtemps, jusque dans la musique baroque, c'est la parole qui prima, aussi bien dans les œuvres profanes que religieuses : la musique, vocale ou instrumentale, continua à développer ce qu'on peut appeler un discours, un art rhétorique procédant de la voix.

Les motets en latin de Machaut étaient tout naturellement destinés à l'église (cérémonies et offices religieux). Comme d'autres auteurs de son temps, il composa également des motets profanes, aussi bien que des motets sur texte double (latin et français), ce qui peut aujourd'hui sembler être une bizarrerie mais qui se développa jusqu'au xve siècle et même xvie siècle.

Dans le domaine profane, hormis quelques poèmes évoquant les misères de la guerre de 100 ans et de la captivité (comme La complainte à Henri), dans un siècle plein de détresse et d'épidémies, l'essentiel de la poésie lyrique de Machaut a pour sujet l'amour courtois. Elle exprime la soumission à une dame, ainsi que les joies et les peines du poète.

En termes techniques, Machaut était un maître des schémas rythmiques élaborés. Il est en cela un précurseur des « Grands rhétoriqueurs » du xve siècle. Du point de vue musical, il maîtrise également les modes rythmiques complexes.

Pour F. Autrand, Guillaume de Machaut poète a porté à ses sommets le style dit « courtois international ». Son œuvre narrative est dominée par le dit, un poème qui, comme son nom l'indique, n'était pas destiné à être chanté. Ces poèmes narratifs à la première personne (tous sauf un sont écrits en couplets d’octosyllabes à rimes plates, comme le roman de la même époque) suivent en général les conventions du Roman de la Rose, comme le recours au rêve, à des personnages allégoriques, et la situation du narrateur : amant cherchant à revenir vers sa dame ou à la satisfaire. Machaut est également l'auteur d'une chronique poétique d'exploits guerriers (la Prise d'Alexandrie) et de poèmes de consolation et de philosophie morale.

À la fin de sa vie, Machaut rédigea un traité poétique sur son métier (son Prologue) qui donne a posteriori une unité à l'ensemble de son œuvre lyrique.

La poésie de Machaut a directement influencé de nombreux écrivains, comme Eustache Deschamps, Jean Froissart, Christine de Pizan, René Ier de Naples et Geoffrey Chaucer. Il agit comme un intermédiaire entre son siècle et le siècle suivant par sa modernité et par son souci de précision technique.



VOUS AVEZ BON GOÛT !​ 

Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​


CULTURE JAI 

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LES LUMIÈRES DE VERSAILLES

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SING SANG SUNG  

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