"Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées" Victor HUGO



UNE IDÉE DE PEINTURE : 
La Mort de Socrate, 1787, Jacques Louis David, 
(New York, Metropolitan Museum). 

L’attitude énergique de Socrate au moment où il accepte la ciguë que lui tend le gardien de prison embarrassé exprime son indifférence à l’égard de la mort imminente. D’après Platon, il aurait peu avant, philosophé longuement sur l’immortalité de l’âme. Au pied du lit, Platon pleure ou sommeille. Le matériel d’écriture déposé à même le sol révèle son identité. L’homme que pose sa main sur la cuisse de Socrate, comme pour retenir son maître en cet ultime instant, est son disciple Criton. (À l’inverse de son attitude réservée, les autres assistants donnent libre cours à ses émotions, ce qui était selon Platon contraire aux vœux de Socrate. Cette effervescence renforce l’intensité dramatique et contraste avec l’inébranlable personnage principal.)


UNE IDÉE LITTÉRAIRE 
sur Victor Hugo (1802-1885)
- Demain, dès l’aube… -

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo, extrait du recueil «Les Contemplations» (1856)


UNE IDÉE DE MUSIQUE 
Jean Chrétien BACH  - Miserere - 



Cadet des quatre fils musiciens de Jean-Sébastien Bach, Jean-Chrétien, né à Leipzig, n'a que quinze ans lorsque son père meurt ; il n'a pu bénéficier au même titre que ses demi-frères Wilhelm Friedemann et Carl Philipp Emanuel, d'une génération plus âgés que lui, de l'influence et des conseils paternels.

Il est alors envoyé à Berlin chez Carl Philipp Emanuel, membre de la chapelle royale de Prusse, et en reçoit une solide formation de claveciniste et de compositeur, tout en découvrant avec Graun, Hasse et Agricola les délices de l'opéra italien.

Vers 1754, tant pour échapper au milieu familial que pour découvrir de nouveaux horizons, il se rend en Italie (voyage qu'avant lui aucun Bach n'a effectué) et, grâce à une bourse du comte Litta, de Milan, peut prendre des leçons auprès du fameux padre Martini, à Bologne.

Pour obtenir le poste d'organiste de la cathédrale de Milan, il se convertit au catholicisme et, bientôt, se met à écrire des opéras (ni son père ni ses frères n'en composèrent un seul). De cette époque datent également la plupart de ses ouvrages religieux.


"CULTURE JAI", 
SITE D'HISTOIRE DE L'ART
https://culturejai.fr/


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