"Chez nous, il est défendu de persécuter. Nous avons, il est vrai, des fanatiques qui, faute de persécution, se brûlent eux-mêmes, mais si ceux des autres pays en faisaient autant, il n'y aurait pas grand mal, le monde n'en serait que plus tranquille."
Lettre, à Voltaire,
28 novembre 1765 de Catherine II de Russie
CATHERINE II DE RUSSIE
AVEC LES ALLÉGORIES DE L'HISTOIRE ET DU TEMPS
Johann Baptist von Lampi (1751-1830) est un peintre d'histoire et de portrait autrichien d'origine italienne. (en italien : Giovanni Battista Lampi)
Il est né à Romeno dans le comté du Tyrol. Professeur à l'Académie de Vienne en 1786, il réside ensuite en Russie où il se consacre au portrait tout en faisant fortune.
Le Portrait allégorique de Catherine II, Impératrice de Russie, esquisse du grand portrait de l'impératrice au musée de l'Ermitage. C’est cette image de despote éclairé qu’elle entend donner d’elle quand Johann Baptist Lampi, la peint à Saint-Pétersbourg en 1793.
UNE MONARQUE ABSOLUE
"JOUANT AVEC LE FEU !"
Depuis 1762, Catherine II règne en autocrate (unique détentrice d’un pouvoir dit de droit divin) sur une population essentiellement composée de serfs dans l’immense Empire russe. Admiratrice des Lumières françaises, surnommée la « Sémiramis du Nord » par Voltaire, elle finance l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.
Lectrice de L’Esprit des lois (où Montesquieu considère que son prédécesseur Pierre le Grand avait donné « les mœurs et les manières de l’Europe » à la nation russe), elle s’attelle à la promotion des valeurs d’ordre public, de progrès matériel et d’éducation pour définitivement ancrer le pays à l’Europe occidentale.
Mais la France, de berceau des Lumières, est alors devenue le foyer de ferments révolutionnaires qui agitent toute l’Europe. En proclamant l’égalité des droits selon le principe moral de la loi naturelle, la Révolution française ébranle jusqu’au pouvoir de Catherine II, qui tente alors d’organiser une réaction.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
L'Opera Le Prince Igor de Borodine
Danses Polovtsiennes- Bolshoi Moscou
Malgré une vie consacrée à la médecine et à la chimie, Borodine consacra une partie de son temps libre à la composition. Son œuvre la plus célèbre reste son opéra Le Prince Igor, qui, resté inachevé, sera terminé par Rimski-Korsakov et Glazounov en 1890.
Fils du prince géorgien Louka Guédianov, Alexandre reçoit très jeune une excellente éducation. Il apprend en autodidacte la flûte, le piano et le violoncelle. Il suit également des études de médecine et de chimie. Il fait alors connaissance de Moussorgski qu’il doit soigner à l’hôpital militaire.
Il rejoint le Groupe des cinq (qui comprend Nicolaï Rimski-Korsakov, Mili Balakirev, Modeste Moussorgski et César Cui) qui tente de s’affranchir de la musique « officielle » allemande pour promouvoir la musique russe. Après l’écriture de ses deux symphonies, il se lance dans la composition d’opéras tout en poursuivant sa carrière scientifique.
Il rencontre peu après Liszt qui donnera sa première Symphonie. Pour le remercier, Borodine lui dédie son poème symphonique Dans les steppes d’Asie centrale. Il entame peu après la rédaction de son opéra Le Prince Igor qui sera achevé après sa mort par Alexandre Glazounov et Nikolaï Rimski-Korsakov. Il se mariera avec Ekaterina Protopopov, pianiste talentueuse qui lui fera découvrir Schumann, Chopin, Liszt et Wagner.
Borodine a peu composé. Deux quatuors à cordes (1879 et 1881), quelques mélodies et deux symphonies (1867 et 1869) restent les seules œuvres qu’il a achevées. Son œuvre clé reste son opéra Le Prince Igor dont sont tirées les fameuses Danses polovtsiennes.