la Nativité de Murillo
" Il n'est rien de plus précieux pour les enfants que la vertu de ceux qui leur ont donné la naissance. "
EURIPIDE
la Nativité de Murillo
Bartoloméo Esteban Murillo (1617-1682) est un peintre baroque espagnol du XVIIe siècle. Il est avec Diego Vélasquez, Francisco de Zurbarán et José de Ribera l'un des principaux représentants du Siècle d'or en peinture et le chef de file de l'école de Séville, second centre artistique de l'Espagne au XVIIe siècle après Madrid. Contrairement à ses prédécesseurs et contemporains andalous, il n'a jamais quitté Séville1, et n'a reçu aucune commande de la Cour d'Espagne.
Il se marie le 26 février 1645 avec Beatriz Barera avec laquelle il aura au moins cinq enfants (José Esteban, Francisco María, Gabriel, Gaspar Esteban, María).
Il effectue un séjour à Madrid, sa seule escapade hors de Séville, en 1642 ou deux années avant 1650, sous la protection de Vélasquez, dont le réalisme l'inspire, ou 1658. Il a eu probablement accès aux collections royales et aux œuvres de Ribera avec ses couleurs froides et son naturalisme caravagesque.
Dans les années 1650, il dirige un atelier avec de nombreux aides et apprentis puis fonde et préside en 1660 l'Académie des Beaux-Arts de Séville dont l'objectif principal est de compléter la formation des jeunes peintres, jugée insuffisante en dessin. En effet, les ateliers privilégient les aspects pratiques du métier et négligent les aspects théoriques et le dessin. Au sein de l'Académie, les peintres se réunissent tous les soirs à la Casa de la Lonja pour s'entraîner à peindre d'après des modèles vivants. Soutenue également par Herrera le jeune, l'Académie ferme pourtant à cause de problèmes financiers en 1674. Le chanoine Justino de Neve, avec qui il tisse des liens d'amitié, lui commande nombre d'œuvres pour les églises de Séville (dont la fameuse Immaculée Conception des Vénérables en 1678) et pour sa propre collection. Murillo partageait avec lui une foi fervente.
Le 3 avril 1682, il chute d'un échafaudage alors qu'il peint un retable au couvent des capucins de Cadix et meurt peu de temps après.
QU'EST-CE QUE LA NATIVITÉ EN HISTOIRE DE L'ART ?
La Nativité est l'un des thèmes les plus anciens et les plus représentés dans l'art. La plus ancienne Nativité date du IIè siècle, elle ne figure pas encore l'enfant Jésus offert au monde.
La Nativité est l'un des thèmes les plus représentés en peinture. Les différentes œuvres témoignent d'une approche théologique et spirituelle, qui aide à entrer dans le mystère de l'incarnation. Elles montrent aussi que "les peintres ont eu une grande liberté de regard", d'une époque à l'autre et d'une ère culturelle à l'autre. Pour Paule Amblard, cette grande liberté d'interprétation est le fait du style très "lapidaire" des Évangiles. "Il va falloir s'infiltrer dans le silence des Évangiles."
"L'art au Moyen Âge, c'est un médicament, un support qui soigne celui qui contemple, et va soigner son âme, évidemment"
Représenter la Nativité, délivrer un enseignement
Au Moyen Âge, et jusqu'à la Renaissance, l'art sacré n'est pas tant l'expression de l'avis personnel de l'artiste qu'un enseignement. "L'art au Moyen Âge, c'est un médicament, un support qui soigne celui qui contemple, et va soigner son âme, évidemment." Quel que soit le positionnement des peintres à titre personnel vis-à-vis du mystère chrétien, il y a quand même une dimension qui les dépasse.on ne fait pas pune peinture personnelle.
Ainsi s'agit-il de donner à voir cette naissance "et, plus symboliquement, de voir comment la lumière de l'enfant divin peut naître aussi en nous". Ces peintures nous font évoluer, elles sont faites pour nous projeter dans "quelque chose de transcendental". Ce pourquoi, selon l'historienne de l'art, "les Nativités sont des œuvres qui nous parlent à chaque époque".
La plus ancienne Nativité est à Rome,
dans la catacombe de Priscille
La Nativité est l'un des thèmes les plus anciens de l'art chrétien. La représentation la plus ancienne est celle que l'on a trouvé dans la catacombe de Priscille, à Rome. Elle représente femme allaitant son enfant, rien ne dit qu'il s'agit d'une Nativité si ce n'est une étoile au-dessus de la femme et et son enfant. Et un homme qui la désigne, "probablement une figure de prophète", explique Paule Amblard, pour qui il s'agit d'"une peinture extrêmement vivante". Très simple mais riche en symbole - notons qu'au IIè siècle ap. J.-C., les chrétiens devaient encore se cacher.
Des premières fresques aux icônes de Novgorod
La Nativité de la catacombe de Priscille représente un enfant tourné vers sa mère mais le regard orienté vers celui observe la fresque. Peu à peu cette façon de représenter l'enfant va évoluer au fil des siècles. Ainsi les Nativités des icônes de Novgorod du XVè siècle, par exemple, représentent un enfant offert au monde. Une symbolique héritée des représentations inscrites sur des fioles d'huile sainte que, dès le IVè siècle, les pèlerins revenus de Terre sainte emportaient avec eux.
"Ce qui marque le regard c'est le centre de l'icône, pour Paule Amblard, car c'est Marie qui est étendue sur un drap rouge et au lieu d'être tournée vers son enfant, elle est tournée vers trois hommes." C'est le symbole que Marie offre son enfant au monde. "C'est elle qui nous fait entrer dans le mystère."
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Marc-Antoine Charpentier (1643-1704)
"Antiennes "O" de l'avent"
Les Arts Florissants
https://youtu.be/0lkrFWnknhs
Marc-Antoine Charpentier, né à Paris en 1643 et mort à Paris le 24 février 1704, est un compositeur français de la période baroque.
Il se rend en Italie pour faire des études de peinture, mais sous l'influence du compositeur Giacomo Carissimi il fait des études de musique à Rome. Y séjournant trois années, il restera marqué par le style italien et sera le seul en France à aborder l'oratorio. En 1672, Molière se brouilla avec Lully. Il proposa à Charpentier de remplacer ce dernier pour la musique de ses comédies-ballets au Théâtre-Français. C'est ainsi que Charpentier composa de la musique pour les entractes de Circé et d'Andromède, ainsi que des scènes chantées dans le Mariage forcé, puis Le Malade imaginaire.
À la mort de Mademoiselle de Guise en 1688, Charpentier fut employé par les Jésuites dans leurs établissements parisiens. Il devient maître de musique du collège Louis-le-Grand, puis de l'église Saint-Louis, rue Saint-Antoine. C'est à cette époque qu'il composa la majeure partie de son ouvre sacrée. En 1698, Charpentier fut nommé maître de musique des enfants de la Sainte-Chapelle du Palais.
Sa musique tire sa substance d'un mélange des styles français et italien, auxquels elle emprunte de nombreux éléments. Il a composé des ouvres sacrées telles que des oratorios, des messes, des psaumes, des magnificats. Il a également composé plusieurs opéras, des sonates, préludes pour orchestre, des noëls instrumentaux.
Marc-Antoine Charpentier fut presque complètement oublié jusqu'en 1953, lorsqu'il fut révélé par son Te Deum, dont l'ouverture orchestrale sert d'indicatif à l'Eurovision. C'est à Carl de Nys que l'on doit la redécouverte de ce Te Deum, qui devint également l'hymne du Tournoi des six nations. À partir des années 1950, l'ouvre de Charpentier fut ainsi ressuscitée par Claude Crussard, Guy Lambert, et Jean-Claude Malgoire. Aujourd'hui, la moitié de son ouvre environ a été enregistrée.
L'ouvre complète de Charpentier comprend 28 volumes calligraphiés de sa main ou par Sebastien de Brossard, soit plus de 500 pièces qu'il a pris soin de classer lui-même. Cette collection, appelée Mélanges, est l'un des plus beaux ensembles de manuscrits autographes musicaux de tous le temps. À sa mort, ses neveux Jacques Édouard et Jacques-François Mathas en héritèrent. En 1727, Jacques-Édouard vendit l'ensemble des manuscrits à la Bibliothèque Royale. La collection intégra le fonds de la Bibliothèque nationale de France. Marc-Antoine Charpentier est actuellement le compositeur baroque français le plus présent en disque et au concert.
VOUS AVEZ BON GOÛT !