Le Cardinal de Fleury de Hyacinthe Rigaud
"Les talents de l'abbé Fleury ne se bornaient pas à la littérature, ils s'étendaient jusqu'aux beaux-arts; les planches qui sont dans le catéchisme historique ont été gravées sur ses dessins."
D'ALEMBERT
1 / UNE IDÉE DE PEINTURE
Cardinal de Fleury (après 1728) de Hyacinthe Rigaud
Huile sur toile, 80 × 65,8 cm, National Gallery, Londres.
Natif de Perpignan, Rigaud arrive à Paris à 1681. Sur les conseils de Le Brun, il se consacre au portrait, genre qu’il élève à sa plus haute expression. Il se fait remarquer du roi et de la Cour avec le portrait de Monsieur, frère du souverain, en 1688 puis de Philippe II d’Orléans, l’année suivante. Louis XIV lui réclame le sien en armure, livré en 1694.
Mais c’est surtout le portrait en costume de sacre, daté de 1701, qui assure la célébrité du peintre. Véritable emblème de la monarchie française, il fige définitivement l’image du portrait d’apparat : colonne et paysage en arrière-plan, draperie chatoyante, pose solennelle, couleurs intenses. Souverains français et européens ne cesseront de se faire portraiturer ainsi jusqu’au XIXe siècle. Rigaud renouvelle sa prestation pour Louis XV en 1730.
Surchargé de commandes, il doit confier la réalisation de certaines parties à des collaborateurs : Joseph Parrocel peint ainsi la bataille à l’arrière-plan de son portrait du duc de Bourgogne (Versailles). Certaines toiles atteignent le paroxysme de l’emphase comme le portrait du marquis de Dangeau (Versailles).
Le peintre sait parfois se montrer plus intimiste, tel l’étonnant double portrait de sa mère Marie Serre (Louvre). Non moins étonnantes sont ses études de mains et de draperies qui attestent du raffinement et du souci du détail de l’artiste. Le goût du double portrait est à nouveau manifeste dans la confrontation − presque provocatrice − des deux grands rivaux que furent Le Brun et Mignard, représentés sur la même toile (Louvre).
Rigaud sut aussi manifester son talent dans quelques tableaux religieux. Quoiqu’influencé par van Dyck et Champaigne, Rigaud a joué un rôle capital dans l’art du portrait français et européen.
2 / UNE HISTOIRE MODERNE
André Hercule de Fleury (1653-1743) est un homme d'État français, qui, de 1726 à 1743, a été de facto le principal ministre du Royaume de France, au début du règne de Louis XV.
Reconnu par certains historiens comme le « Richelieu de Louis XV », André Hercule de Fleury, a suivi des études de théologie à la Sorbonne avant de devenir, en 1677, aumônier de la reine Marie-Thérèse, puis de son époux Louis XIV. Introduit à la Cour, il remplit ses fonctions ecclésiales lors des cérémonies religieuses. En 1692, il assiste au mariage du duc d’Orléans, futur Régent, avec Mademoiselle de Blois. Il s’installe par la suite dans le diocèse de Fréjus, qu’il reçoit en 1699.
Mais en 1715, Louis XIV meurt. Son testament désigne Fleury comme précepteur du jeune Louis XV. La nomination est ordonnée l’année suivante par le Régent du royaume, le duc d’Orléans. En 1717, « Monsieur de Fréjus » est élu à l’Académie française, avant de connaître, une dizaine d’années plus tard, la consécration : en 1726, il remplace le duc de Bourbon au poste de principal ministre. En septembre, il est nommé cardinal par Louis XV. Confident et conseiller du roi, il occupe alors une place centrale dans l’appareil d’État.
Artisan de la paix en Europe et de la stabilité économique du royaume, le cardinal de Fleury ne peut pourtant pas s’opposer à la montée en puissance du Parlement de Paris. Et malgré son influence sur le Roi, il décide de mener une politique étrangère offensive. Le cardinal de Fleury, très âgé, ne peut l’empêcher d’entraîner la France dans la guerre de Succession d’Autriche en 1741. À la mort du cardinal, en janvier 1743, Louis XV prend la décision de régner seul. Aucun Premier ministre ne succède à « Son Éternité », surnom donné au cardinal pour sa longévité.
3 / UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
André CAMPRA Messe de Requiem
https://youtu.be/0xok6BaUNRo
Le requiem, ou messe de requiem, est une messe de l'Église catholique célébrée lors de funérailles ou de cérémonies du souvenir. Cette prière pour les âmes des défunts est aussi connue sous le nom latin de Missa pro defunctis ou Missa defunctorum.