Louis II de bourbon (1621-1686), prince de condé, devant le champ de bataille de Rocroi

 « Un Prince [Condé] qui a honoré la Maison de France, tout le nom français, son siècle, et pour ainsi dire l’humanité tout entière. » 

BOSSUET (1627-1704), 

Oraison funèbre de Louis de Bourbon (1686)



On oublie sa Fronde et son alliance avec l’Espagne ennemie, pour ne plus rappeler que le jeune vainqueur de Rocroi et de Nördlingen avec Turenne, puis ses campagnes de Franche-Comté et d’Alsace au service de Louis XIV. Le Grand Condé, à l’inverse de Turenne mort à 65 ans au combat, acheva au même âge sa vie à Chantilly, entouré de poètes et d’écrivains (Boileau, Racine).


UNE IDÉE DE PEINTURE

Louis II de bourbon (1621-1686), prince de condé, devant le champ de bataille de Rocroi de Justus van Egmont ,peintre flamand (1601-1674). 

Après la mort de son père, Justus van Egmont (1601-1674), sa mère s'établit à Anvers, où il devint l'élève de Kaspar Van den Hoecke en 1615. Après un voyage en Italie, qu'il commença en 1618, il entra dans l'atelier de Rubens. À cette époque, il exécuta une Dernière Cène pour la cathédrale de Malines et collabora au cycle de la Vie de Marie de Médicis, destiné au palais du Luxembourg à Paris. En 1628, il devint maître de la gilde de Saint-Luc à Anvers et, au moment où Rubens partit pour l'Espagne, il alla s'établir à Paris, où il devint peintre de Louis XIII, puis de Louis XIV. 

Très apprécié en France comme portraitiste, Justus Van Egmont participa également aux grandes décorations dirigées par Simon Vouet. On lui a rendu aujourd'hui des petits tableaux en grisaille, longtemps donnés à Saint-Igny (musées de Rouen, de Versailles, de Nîmes, musée Condé à Chantilly, musée des Arts décoratifs à Paris, musée de Poughkeepsie aux États-Unis). En 1648, il fit partie du groupe des douze fondateurs de l'Académie de peinture et de sculpture. En 1649, l'artiste est mentionné à Bruxelles, et, à partir de 1653, on le retrouve à Anvers.

Durant la dernière période de sa vie, Van Egmont peignit surtout des cartons pour plusieurs grandes séries de tapisseries, dont les plus connues sont l'Histoire de César (1659) et l'Histoire de Marc Antoine et de Cléopâtre (1661). Détenteur d'une grande fortune, il s'était constitué, dans sa somptueuse demeure anversoise, une importante collection de tableaux, parmi lesquels figuraient des œuvres de Rubens, de Van Dyck, de Holbein, de Jan Boeckhorst, de Pieter Van Mol et de Frans Pourbus II.


UN PEU D'HISTOIRE MODERNE : 

LA BATAILLE DE ROCROI (1643)

Célèbre bataille opposant l'armée française, commandée par le jeune duc d'Enghien (le futur Grand Condé), à l'armée de don Francisco de Mello, en majorité espagnole mais comprenant des unités wallonnes, allemandes et italiennes. Les coalisés, qui mettent en ligne 17 000 fantassins et 8 000 cavaliers, assiègent Rocroi, place forte des Ardennes, que les Français, avec 15 000 fantassins et 6 000 cavaliers, tentent de secourir.

Mello a formé son infanterie en trois lignes, comportant chacune trois grands carrés. Considérée autrefois comme invincible, l'infanterie espagnole est trop lourde en piquiers. Depuis que le chargement du mousquet est devenu plus rapide, les Français ont adopté un dispositif souple, où les mousquetaires sont plus nombreux que les piquiers. Dans l'un et l'autre camp, la cavalerie est aux ailes.

Enghien, pressé de prouver sa valeur et soucieux de ne pas refroidir l'ardeur des lieutenants qu'on lui a donnés pour conseillers (le prudent L'Hospital et l'intrépide Gassion), leur cache la mort de Louis XIII, dont la nouvelle lui parvient le 17 mai, et décide d'attaquer dès le 19 pour devancer l'arrivée de renforts ennemis.

À l'aile gauche des Français, L'Hospital se fait vivement contre-attaquer par Mello, qui n'exploite pas sa supériorité et laisse s'enliser le combat.

Au centre, Enghien enfonce les alliés des Espagnols, puis, contournant les carrés de piquiers castillans que lui oppose le vieux Fuentes, perce avec sa cavalerie et se rabat sur les arrières de Mello.

À l'aile droite française, Gassion et ses chevau-légers débordent la gauche espagnole dont la cavalerie s'enfuit en désordre mais dont l'infanterie se fait bravement exterminer sur place.

L'armée espagnole ne se remettra jamais complètement de cette terrible bataille qui, en revanche, inaugure avec éclat la régence d'Anne d'Autriche : 250 drapeaux ennemis arrivent à Notre-Dame.

Au point de vue tactique, la victoire de Rocroi montre que la cavalerie est, à ce moment, l'arme décisive : bien employée, elle permet de manœuvrer sur les ailes et d'exploiter le succès. Un siècle plus tard, par suite des progrès de l'armement, le feu sera devenu le facteur prépondérant du combat, comme le montrera Fontenoy en 1745.


UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Henry Madin (1698-1748) 'Te Deum', Grand Motet HM 28

https://youtu.be/LC88V1FLkFc


Gentilhomme d'origine irlandaise, Henry Madin apprend la musique à Verdun, parmi les enfants chantant dans la maîtrise de la cathédrale. Après avoir longtemps dirigé d'autres chœurs d'églises (ceux des cathédrales de Meaux, Verdun, Tours et pour finir celui de la cathédrale de Rouen), Madin s’installe à Versailles, pour le service du Roi, en 1738 tout d'abord, afin d'assurer un des quartiers à la chapelle royale. 

À partir de 1741, protégé par Louis XV, Madin obtient une charge de Gouverneur des Pages, succédant ainsi au compositeur André Campra. Après la quittance de celui-ci, en 1740, il partage les charges de son quartier avec les compositeurs Esprit Antoine Blanchard et Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, en tant que quartier d'octobre, jusqu'à son décès.

Madin est l’auteur de nombreuses œuvres de musique sacrée. Parmi celles-ci, des motets (en particulier un Diligam te Domine et un Notus in Judea, donnés au Concert Spirituel des Tuileries jusqu'en 1762). Ces motets ont notamment été enregistrés par Le Concert Lorrain et Anne-Catherine Bucher en 2007. 

L'Académie de musique de Lyon en inscrivit six à son répertoire. Ses motets figureront encore à celui de la chapelle royale de Versailles (dirigée par un de ses successeurs, le compositeur François Giroust), pendant le premier semestre de l'année 1792, juste avant la disparition de cette institution avec le renversement de Louis XVI. 

Attaché aux traditions des cathédrales de province, Henry Madin publia également, chez Ballard (entre 1741 et 1747), quatre messes à quatre voix, a cappella, écrites en une langue mélangeant le contrepoint traditionnel au style de son temps, et présentées en grand livre de chœur. 

Il est également l'auteur d'un ouvrage de théorie musicale, le Traité de contrepoint simple, ou Chant sur le Livre (Paris, 1742). Tout comme les compositeurs français de l'époque, il écrivit un Te Deum.



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Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​

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