Philippe V (1683-1746) par le peintre Jean Ranc

 « Messieurs, voilà le roi d’Espagne. La naissance l’appelait à cette couronne, le feu roi [d’Espagne] aussi par son testament, toute la nation l’a souhaité […] C’était l’ordre du ciel, je l’ai accordé avec plaisir. »

LOUIS XIV (1638-1715), à la foule des courtisans, après un Conseil resté célèbre, 16 novembre 1700. Mémoires (posthume), Saint-Simon

Louis XIV présente ainsi son petit-fils âgé de bientôt 17 ans, second fils du Grand Dauphin. Le roi a pris avis de son entourage le plus proche, pour décider enfin d’accepter le testament de Charles II. Le cadeau est prestigieux pour la France, mais le risque immense que l’Europe l’accepte mal. La joie à la cour l’emporte largement sur la crainte, en ce jour historique.




UNE IDÉE DE PEINTURE

Philippe V (1683-1746) par le peintre Jean Ranc (1674-1735)

Il s'agit d'un portrait officiel de Philippe V, le premier roi Bourbon d'Espagne. Petit-fils de Louis XIV de France, il naquit à Versailles le 19 décembre 1683 et fut proclamé roi d'Espagne en 1700. Marié deux fois, il eut de nombreux enfants et mourut à Madrid en 1746. Le souverain est représenté ici en 1723, à la veille d'abdiquer en faveur de son fils Luigi, après la défaite de Capo Passero en 1718 et les traités ultérieurs, avec lesquels il perdit ses ambitions de domination sur la Sicile et la Sardaigne. La mort de la variole de son fils, nouvellement nommé souverain, le fait revenir sur le trône. 

Ici, le roi est vêtu d'une armure et porte le sceptre de commandement, symbole de son rôle de législateur. Le casque du guerrier repose plutôt sur une pierre devant lui. Avec la somptueuse redingote brodée et la ceinture rouge à la taille - indiquant son statut royal - il porte les insignes de la Toison d'Or et la ceinture du Saint Esprit, symboles de sa domination espagnole en tant qu'héritier de la Maison de Bourgogne, et de ses origines françaises. Cette composition - exécutée par Jean Ranc - est devenue le modèle des portraits officiels du Roi et a été répétée d'innombrables fois par divers artistes avec peu de variations. 

Il se distingue par l'élégance et le raffinement, caractéristiques directement liées à la peinture française de cette époque, en particulier à la production de Hyacinthe Rigaud - qui fut maître du Ranc et peintre de chambre de Louis XIV et Louis XV de France. 

Ce tableau est le compagnon du portrait de l'épouse du roi, Isabelle de Farnesio, également dans les collections du musée du Prado à Madrid. Les deux œuvres ont été sauvées de l'incendie de 1734 au palais de l'Alcazar de Madrid et transférées au palais du Buen Retiro.


UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Lully: Les Folies d'Espagne

https://youtu.be/aC02mduyq0E


La Folia, également appelée Follia (en italien) ou Folies d'Espagne, est une danse apparue au xve siècle probablement au Portugal dont le thème a servi pour des variations à plus de 150 compositeurs, de Lully à Sergueï Rachmaninov en passant par Arcangelo Corelli, Antonio Vivaldi, et Vangélis Papathanassíou, et qui se retrouve encore dans des cantiques populaires comme Perdono, mio Dio.

Jean-Baptiste Lully Compositeur français d'origine italienne (Florence, 1632 – Paris, 1687)

Compositeur, musicien, danseur et chorégraphe, Jean Baptiste Lully a résolument marqué la musique de son temps. Tout son génie repose sur la fusion des traditions musicales italienne et française.

Issu d’une modeste famille de meuniers italiens, Giovanni Battista Lulli  arrive en France en 1646. Remarqué par le jeune Louis XIV pour ses qualités de violoniste et de danseur, le souverain lui offre le titre de « Compositeur de la Musique instrumentale ».

Lully consacre la première partie de sa carrière à la musique de ballet. Aux formes musicales françaises, il apporte une précision et une clarté de structure et d’écriture plus grande. Il simplifie l’art vocal et retient de la tradition italienne le « recitativo » qu’il adapte, dès ses premières compositions, dans le cadre de l’air à la française. Suite au décès du Cardinal Mazarin, la prise du pouvoir par Louis XIV sera décisive pour la carrière du compositeur. S’associant avec Molière, Lully crée avec lui un nouveau genre conciliant la comédie, le chant et la danse : la comédie-ballet. La collaboration prend fin en 1671 et le compositeur s’attache l’année suivante à Philippe Quinault  comme librettiste. C’est avec lui qu’il met en place la tragédie lyrique  ou l’opéra « à la française », genre dans lequel incorpore un récitatif calqué sur les impulsions de la déclamation et singulièrement adapté à la langue. Jean-Baptiste Lully fonde l'Opéra de Paris et son orchestre.

L’opéra lulliste se caractérise par un style unique : de grandes lignes mélodiques simples et dramatiquement efficaces autour desquelles s’épanouissent des ouvertures et des interludes brillants et de nombreuses pièces chorégraphiques. Cette organisation, que l’on retrouve aussi dans sa musique sacrée, sera l’exemple suivi par ses pairs : Henry Purcell, Jean-Philippe Rameau ou encore Christoph Willibald Gluck.


VOUS AVEZ BON GOÛT !​ 

Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​


CULTURE JAI 

(​L'Histoire de l'Art​ en Musique)

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LES LUMIÈRES DE VERSAILLES

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SING SANG SUNG  

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