Jean-Baptiste Kléber, le lion indomptable
Dans le Panthéon alsacien figurent de nombreux militaires. Le général Jean-Baptiste Kléber émerge des rangs serrés des soldats de la Révolution et du futur Empire, non seulement par sa grande taille naturelle et sa carrière originale, mais aussi par sa mort tragique sur les rives du Nil. Kléber a profondément marqué l'imaginaire alsacien et, depuis près de deux siècles, il incarne Strasbourg, sa ville natale.
"Jean-Baptiste Kléber, le lion indomptable" de Philippe Jéhin
UNE IDÉE DE PEINTURE
Jean-Urbain Guérin, né à Strasbourg le 1er avril 1761 et mort à Obernai le 29 octobre 1836, est un dessinateur et peintre de miniature français.
Au cours de sa carrière, il réalise le portraits de plusieurs généraux de la République dont celui, maintes fois recopié, de Kléber, son ami d'enfance et de Bonaparte. Il laissera aussi un portrait de Mozart.
Revenu en France sous le Consulat (1798), il entre au service de Joséphine de Beauharnais et expose au Salon jusqu'en 1827.
Il meurt à Obernai le 29 octobre 1836.
Jean-Urbain Guérin reste, avec Jean-Baptiste Isabey et Jacques Augustin, un des miniaturistes les plus réputés de son temps. Une anecdote rend compte de l'estime que lui portait le peintre David:
« David professait pour ce beau talent une estime particulière. Sur le point de marier une de ses filles, il voulut devoir le portrait de la jeune fiancée au pinceau de Jean Guérin. Celui-ci, justement fier de ce choix, consentit volontiers, mais à condition que le peintre des Sabines poserait lui-même le modèle. Nous n'avons pas besoin de dire que cet ouvrage fut un des meilleurs de l'habile miniaturiste. ».
UN PEU D'HISTOIRE
Jean-Baptiste Kléber, né le 9 mars 1753 à Strasbourg et assassiné le 14 juin 1800 au Caire en Égypte, est un général français qui s'est illustré lors des guerres de la Révolution française, notamment lors de la guerre de Vendée et la campagne d'Égypte.
Kléber semble enfin en mesure de tenir l'Egypte, malgré les exactions commises à l'égard de la population, l'exécution des prisonniers turcs eux-mêmes bourreaux d'innombrables victimes coptes, quand il est assassiné par un étudiant syrien, nommé Soleyman el-Halaby, d'un coup de poignard dans le cœur le 14 juin 1800 alors même qu'il venait de terminer de déjeuner avec le général François-Étienne Damas, chef d'État Major de Kléber et son "plus intime ami", et les généraux présents au Caire. Accompagné de Protain, blessé lui aussi lors de l'assaut, Kléber meurt des suites de ses blessures. L'assaillant est condamné au supplice du pal. Peu avant d'être assassiné, Kléber, qui s'était aliéné les cheiks, avait fait bastonner l'un d'eux, El-Sadat, qui passait pour un descendant du Prophète Mahomet, relate Emmanuel de Las Cases dans Le Mémorial de Sainte-Hélène.
« L'homme est condamné, par le conseil de guerre français, à avoir les poings brûlés puis à être empalé vif. Le bourreau Barthélemy couche sur le ventre Soliman, tire un couteau de sa poche, lui fait au fondement une large incision, en approche le bout de son pal et l'enfonce à coups de maillet. Puis il lie les bras et les jambes du patient, l'élève en l'air et fixe le pal dans un trou préparé. Soliman vécut encore durant quatre heures, et il eût vécu plus, si durant l'absence de Barthélemy un soldat ne lui eût donné à boire : à l'instant même il expire. »
Le commandement est alors repris par le général Menou, rival de Kléber. Converti à l'islam et marié à une Égyptienne, il se fait appeler Abdallah-Jacques. Il lui appartient de liquider l'expédition d'Égypte, au bord de l'épuisement.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
J. P. Rameau: Les Fêtes d'Hébé - III/24 Ariette vive [Mercure]: L'object qui règne / J.C. Orliac
https://youtu.be/28yt-HmTmwU
Jean-Philippe Rameau compositeur français et théoricien de la musique (Dijon, 1683 - Paris, 1764)
Fils d’organiste, Rameau fait ses études au collège jésuite des Godrans mais n’y excelle pas, il décide alors de se consacrer à la musique. A 18 ans, il se rend en Italie pour parfaire son éducation musicale. Il est ensuite nommé organiste à Avignon, puis à Clermont-Ferrand et compose ses premières cantates.
En 1706, Rameau arrive à Paris où il est organiste chez les Jésuites, et étudie l’orgue avec Louis Marchand (concurrent de François Couperin ) ; il commence à publier des œuvres pour clavecin. Il prend en charge des fonctions d'organistes, il compose des motets (musique sacrée) et des cantates profanes, puis il retourne à Paris où il s’installe en 1722.
La même année, il publie son ouvrage théorique majeur, le Traité de l’harmonie réduite à ses principes naturels. De façon très novatrice, il présente la musique comme une science et affirme que le principe naturel de la musique réside dans l’harmonie.
La carrière lyrique de Rameau débute seulement en 1733, alors âgé de 50 ans. Il crée Hippolyte et Aricie, Les Indes galantes, Castor et Pollux. En 1745, il s’illustre à nouveau avec* La Princesse de Navarre* et quatre autres œuvres lyriques ; il devient le musicien officiel de la Cour (compositeur du Cabinet du Roi). Rameau continuera à composer jusqu’à sa mort.
Les Fêtes d'Hébé ou Les Talens lyriques est un opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau sur un livret d'Antoine-César Gautier de Montdorge, créé le 21 mai 1739 à Paris.
C'est le second opéra-ballet de Rameau, après Les Indes galantes datant de 1735. La première représentation eut lieu à l'Opéra de Paris le 21 mai 1739. La célèbre danseuse Marie Sallé apparut dans la troisième entrée en tant que Terpsichore, Marie Fel y tenait le rôle d'Hébé et Pierre de Jélyotte, ceux de Thélème et de Mercure.
Montdorge était un ami du patron de Rameau, Alexandre Le Riche de La Pouplinière. La faiblesse de son livret lui attira de nombreuses critiques et la seconde entrée dut être remaniée après quelques représentations avec l'aide de l'abbé Pellegrin, l'auteur du livret d'Hippolyte et Aricie. À propos de l'indigence du livret, l'abbé Raynal écrivit : « Rameau a dit qu'il mettrait en musique la Gazette de France ; je ne suis pas chargé (i.e. : en peine) de le croire puisqu'il y a mis les Talens Lyriques ».
L'œuvre connut néanmoins un succès immédiat et devint l'une des plus populaires de Rameau avec 80 représentations dans la même année. Il y eut des reprises en 1747, 1756 et 1764 (avec des décors de François Boucher, le rôle d'Iphise étant tenu par Sophie Arnould), en 1767. Par la suite, les dernières représentations du XVIIIe siècle ne donnèrent que des versions partielles, puis l'œuvre fut à peu près oubliée jusqu'au XXe siècle.
L'opéra comprend un prologue et trois entrées, évoquantant les trois formes de l'art lyrique : la poésie (personnifiée par Sappho), la musique (Tyrtée) et la danse (Églé, disciple de la muse Terpsichore).