“Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent..."
Guillaume APOLLINAIRE
UNE IDÉE DE PEINTURE VERSAILLAISE
Antonin Nompar de Caumont, duc de Lauzun (vers 1700) d'Alexis Simon Belle (1674-1734). Il fut l'élève de François de Troy et se consacra au portrait. Employé par la petite cour du prétendant Jacques Stuart à Saint-Germain-en-Laye, il est reçu à l'Académie en 1703 (portrait de François de Troy, Versailles). Il exécute les portraits de nombreux grands personnages des cours de France et de Pologne (Marie Leszczinska et son fils, Versailles ; Mlle de Béthisy et son frère, id.). Il peint dans un style qui rappelle encore celui de Mignard, sa personnalité tendant à s'effacer devant celle de ses modèles, à la différence de Rigaud ou de Largillière.
LE ROMAN D'UNE VIE
Le duc de Saint-Simon, qui fut son beau-frère, lui consacre d'importants passages dans ses Mémoires et dresse de lui un portrait sans concessions, parfois cruel, mais néanmoins admiratif sur l'orgueil et le culot du personnage et sur sa vie pleine de péripéties (« Sa vie est un roman » écrit-il en reprenant ce qu'en avait déjà dit La Bruyère). Les Éditions de L'Herne ont publié un volume regroupant les passages des Mémoires consacrés à Lauzun.
Mme de Sévigné le cite dans sa Correspondance, notamment en 1670-1671 au moment de son mariage manqué avec Mademoiselle (Lettre à Coulanges du 15 décembre 1670) et surtout lors de son arrestation en décembre 1671 : « Mais que dites-vous de M. de Lauzun ? Vous souvient-il quelle sorte de bruit il faisait il y a un an ? Qui nous eût dit : « Dans un an il sera prisonnier », l'eussions-nous cru ? « Vanité des vanités ! et tout est vanité » ».
Jules Barbey d’Aurevilly lui accorde les dernières pages de son essai Du dandysme et de George Brummell, et le cite comme « un dandy d’avant les dandies », et relate sa relation avec Mlle de Montpensier, en analysant ses Mémoires.
Paul Morand lui consacre le dernier chapitre de sa biographie sur Fouquet (Une peste de cour). Il y apparaît comme un lutin virevoltant sorti d’un conduit de cheminée. Lauzun, compagnon d’infortune de Fouquet à Pignerol, le rejoint chaque nuit dans sa cellule à partir de 1671 et lui apprend la vie à Versailles après son départ.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Haydn: Concerto pour violoncelle en Do -
Le premier concerto pour violoncelle de HAYDN est-il vraiment de lui ? Pendant des années, des spécialistes ont refusé de le croire. Ce n'est qu’en 1961 que l’œuvre fut retrouvée dans le premier catalogue rédigé par le compositeur lui-même en 1765. Pourquoi un tel doute ? La base orchestrale, les thèmes mélodiques, l’inventivité et l’humour dont ils font preuve sont tout à fait dans l’esprit du compositeur autrichien. En revanche, la difficulté technique de la partie soliste au violoncelle surprend. La période, dominée par la musique galante, n’était pas propice à une telle complexité.
L’interprète Mstislav Rostropovich inspirera Benjamin BRITTEN à composer des cadences très modernes, spécialement pour le virtuose alors que l’œuvre venait d’être authentifiée dans les années 1960. Ces conclusions surprennent tant elles sont à la fois hors de propos et tout à fait délicieuses.
Cet exceptionnel premier concerto est un havre de liberté pour le violoncelle, si souvent relégué au rôle d’accompagnement. HAYDN devait donner à l’instrument une œuvre de référence, maintes fois reprise et réenregistrée.
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